

L’histoire des musiques étasuniennes et brésiliennes est complexe, et mérite qu’on s’y attarde…
Replaçons tout d’abord les choses dans leur contexte, et tordons le cou à des idées reçues assez tenaces : Lorsqu’on parle de musique Brésilienne, on pense tout de suite à la Samba, née au début du XXe siècle et dont la Batuque, ou Batucada est l’ancêtre (c’est d’ailleurs à l’origine une danse africaine). On pense aussi évidemment à la Bossa Nova, née à Rio de Janeiro à la fin des années 50 (qui est une samba, plus douce et sans percussions). Mais ce ne sont pas à proprement parler des courants de musique « Traditionnelle-Populaire ». La tradition populaire au Brésil, c’est le CHORO. Il en est de même pour le Jazz aux États-Unis, qui ne constitue pas la musique « traditionnelle » nord-américaine. C’est plutôt la COUNTRY MUSIC.
Le jazz et la bossa nova, qui vont se rencontrer vers le milieu du XXe siècle, sont des courants, des modes, qui vont certes perdurer, mais qui ne constituent donc pas le « socle traditionnel » musical des terres où ils sont apparus.
Les principaux facteurs qui vont favoriser la porosité entre les musiques « modernes » d’Amérique du nord et d’Amérique du sud, résident principalement dans les flux et apports des cultures européennes, mais aussi africaines en raison de la traite des Noirs, depuis les débuts de la colonisation du nouveau monde.
La résultante des mariages entre ces cultures et celles des Aborigènes, finira par engendrer vers la fin du XIXe, les styles identifiés que seront le Ragtime, puis le Jazz en Amérique du Nord, et le Choro, puis la Samba et plus tard la Bossa Nova au Brésil.
Ces styles dans lesquels on retrouve des similitudes rythmiques et harmoniques, puisqu’influencés par les mêmes cultures (musique classique, musiques populaires Européennes et Africaines) vont immanquablement se rencontrer et parfois fusionner au cours du XXe siècle.
A l’origine, sur les terres brésiliennes comme étasuniennes, les musiques traditionnelles étaient celles des Aborigènes. Entre le XVIe et le XXe siècle, à cause de la colonisation qui engendre extermination et asservissement, les traditions et cultures autochtones vont peu à peu s’effacer, voire disparaitre, pour laisser place à des courants musicaux issus d’un métissage pluriculturel…