La batterie dans le jazz

La batterie dans le jazz.

L’histoire de cet instrument est particulière. La batterie n’aurait certainement jamais existé dans sa configuration actuelle, sans le Jazz !

Au début du XXème siècle à la Nouvelle-Orléans, à l’ère des « Marching Bands », plusieurs musiciens jouaient des percussions dans la formation : l’un de la grosse caisse, un autre des cymbales, un troisième de la caisse claire. Puis devant le succès de cette nouvelle musique, les orchestres ont commencé à être demandés pour jouer à poste fixe lors de fêtes et évènements privés, et pour avoir des engagements mieux payés, il fallu réduire le nombre des musiciens… On inventa alors la pédale de grosse caisse qui permit au même musicien de jouer de la grosse caisse, de la caisse claire et des cymbales en même temps : la batterie était née ! Une des pistes de l’origine du mot « Jazz » viendrait du fait que c’est le nom que l’on donnait alors au set de batterie, ainsi qu’aux orchestres qui jouaient avec une batterie.

Du reste ; anecdote personnelle qui renforce cette idée : mon arrière-grand-mère (née sous Napoléon III et décédée sous Giscard d’Estaing…), que j’ai eu la chance de connaitre et avec qui je discutais à la fin des années 70, du nouvel instrument que j’avais envie d’apprendre, me disait que c’était un « Jas »

Il existe d’autres hypothèses dont nous reparlerons…

Une idée reçue, principalement véhiculée par le phonogramme de l’époque (Années 10/20) consiste à dire que les batteurs de la Nouvelle-Orléans ne jouaient pas la cymbale de tempo, ni la grosse caisse et rarement la caisse claire. En fait, les techniques d’enregistrement dans les années 10 et 20 ne permettaient pas de capter correctement le son de la batterie complète et de plus, cela parasitait le son des autres instruments. Il faudra attendre 1926 et l’invention de l’enregistrement électrique par la « Western Electric » pour pouvoir enregistrer correctement une batterie complète. La plupart des batteurs de l’époque enregistraient donc auparavant avec seulement des cloches, des cymbales frappées (de 12 à 16 pouces) et parfois une caisse claire discrète sans le timbre. Sur scène ces mêmes batteurs jouaient avec une batterie complète, souvent agrémentée de nombreuses percussions. Les sets de batterie sur scène étaient souvent impressionnants ! Il n’y a qu’à regarder les photos de l’époque. (Sonny Greer chez Ellington et Chick Webb dans les années 20/30 par exemple).

Chick Webb
Sonny Greer

La pédale Charleston quant à elle, apparut à la fin des années 20 (avec notamment Lionel Hampton et Kaiser Marshall chez Fletcher Henderson, qui furent parmi les premiers batteurs à l’utiliser jouer le tempo). Le tempo en « cha-ba-da » sur les cymbales Charleston, est une des caractéristiques principales du style Swing (1930).

Puis de grands solistes ont fait avancer la technique de l’instrument et les accessoires qui le composent, pour fixer (dans les années 40) ce que l’on connaît comme la batterie moderne.

Quelques grands batteurs de Jazz : 

Des débuts : Baby Dodds, Zutty Zingleton, Sidney Catlett…

Du style swing (30/40) : Gene Krupa, Chick Webb, Lionel Hampton, Jo Jones…

Du Big band : Sam Woodyard, Buddy Rich, Sonny Payne, Mel Lewis…

Du jazz Be bop et hard bop : Art Blakey, Max Roach, Elvin Jones, Phil Joe Jones, Joe Morello, Roy Haynes…

Si vous désirez en savoir plus :

Stan Laferrière

Docteur jazz

10 thoughts on “La batterie dans le jazz

  • 17 octobre 2020 at 5:17 PM
    Permalink

    Monsieur Bada Docteur du Jazz,

    Pouvez-vous siwouplé nous faire une petite vidéonounette sur un instrument formidable et encore méconnu : le vache-borde, ou en anglais « washboard »? Ce serait bien gentil de votre part et très généreux aussi… Moi j’aime bien.

    Cordialement,

    Madame-la-psychologue-pas-du-jazz

    Reply
    • 18 octobre 2020 at 10:16 AM
      Permalink

      Ahah!! démasquée!!! 😉
      Oui bien sûr! kébonidée! le Washboard dans le jazz avec un historique! Et peut-être alors une petite interview de quelques spécialistes de l’instrument, comme vous l’êtes chère madame Tropez!

      Reply
  • 10 octobre 2020 at 5:54 PM
    Permalink

    Hello Stan, très bien résumé ! Il y a l’essentiel et cela permet de bien synthétiser pour ceux qui ont besoin de rapidement faire le point. Je pense à mes élèves par exemple que je m’empresse d’orienter vers ton blog que je trouve super en tout point ! Merci en outre d’avoir mis le lien des 7 émissions de musiques réalisées pour France Musique avec Arnaud Merlin, c’est un honneur de figurer dans ces lignes !!! Continue, on est avec toi !!!

    Reply
    • 10 octobre 2020 at 7:25 PM
      Permalink

      Merci Laurent! ce blog est aussi le vôtre! vos commentaires , retours, et votre soutien sont vraiment encourageants!!

      Reply
  • 10 juin 2020 at 5:11 PM
    Permalink

    Salut Stan, super article et très belles photos. Bravo à toi et grosses bises. FL.

    Reply
  • 8 juin 2020 at 6:34 PM
    Permalink

    Oui, pour ma part c’était mon oncle qui jouait de l’accordéon pour les mariages et avait un « Jaz » aussi et il se déplaçait également en moto….

    Reply
  • 8 juin 2020 at 3:21 PM
    Permalink

    Bravo « Docteur Jazz » et merci pour cet article bien résumé et enrichissant.

    Guillaume Nouaux

    Reply
    • 8 juin 2020 at 4:28 PM
      Permalink

      Merci Guillaume! venant d’un spécialiste comme toi, quel compliment!…;-)

      Reply
  • 7 juin 2020 at 9:07 PM
    Permalink

    Merci Stan pour cet article. Mon père faisait les bals dans les années 30 violon et accordéon il nous racontait qu’il transportait aussi « Le jazz » sur sa moto, une grosse caisse très étroite que j’ai dans mon grenier « Couesnon Paris » gravé sur une petite plaque.

    Reply
    • 7 juin 2020 at 9:43 PM
      Permalink

      Bonsoir et merci beaucoup pour votre touchant commentaire!
      Le but avec ce blog, n ‘est pas d’être un dictionnaire exhaustif, mais de partager sur le jazz, et donner des éclairages différents, sur un ton décontracté!
      Ça a l’air de plaire! Alors le but est atteint!

      Bien cordialement

      Reply

Laissez un commentaire !