De Basin Street à Saint-Germain-Des-Prés

De Basin Street à Saint-Germain-Des-Prés: suite originale sur l’histoire du jazz. épisode 8

HEY ! MISTER COUNT (Blue Room/ Manhattan 1943)

Rien de plus euphorisant et de plus décontracté que la musique de Count Basie. Rien de plus swing et efficace que le tempo léger et nerveux de sa section rythmique, qu’il ponctue de petites notes jouées dans l’aigu de son piano. Aucun autre Big band n’a eu la chance d’être soutenu par une rythmique aussi pure qu’homogène. S’il fait appel à de grands orchestrateurs (Don Redman, Jimmy Mundy, Frank Foster, Quincy Jones…) car il n’écrit pas la musique, Basie, dont l’orchestre est considéré comme la plus fantastique « machine à swing et à danser », est pourtant l’inventeur du « Head Arrangement » : Débutant seul au piano, souvent sur un blues, il invente rapidement un thème de quelques notes. Les saxes suivent en harmonisant spontanément celui-ci, bientôt rejoints par les trompettes et les trombones qui imaginent un contrepoint. En quelques minutes une nouvelle œuvre sans partition est née, qui fera sans doute le tour du monde. De grands solistes comme Lester Young ou Clark Terry auront tout loisir de s’exprimer dans ces morceaux qui laissent une large place à l’improvisation. On a souvent, à tort, minimisé le talent de pianiste du Count ; mais écoutez son solo dans « Kid from Redbank » dans le disque « Atomic Basie »… Count Basie, comme Duke Ellington, aimait aussi diriger des petites formations. Ce HEY ! MISTER COUNT illustre la période des « Kansas City » bands.

Enregistré « live » en 1996 à l’Automobile club de France, par Bruno Minisini.

Patrick Artéro (Trompette)

Nicolas Montier (Saxe ténor)

Philippe Milanta (Piano)

Pierre Maingourd (Contrebasse)

Stan Laferrière (Batterie)

Composé et arrangé par Stan Laferrière

Cover graphic design : Béatrice Lambrechts

Pictogramme : Philippe Du Peuty

Partitions disponibles dans la boutique

De Basin Street à Saint-Germain-Des-Prés

De Basin Street à Saint-Germain-Des-Prés: suite originale sur l’histoire du jazz. épisode 7

MOST OF ALL (Swanee Inn/ Hollywood 1942)

L’histoire du jazz compte bon nombre de vocalistes exceptionnels : Ella Fitzgerald, Billie Holiday, Bessie Smith, Frank Sinatra, et tant d’autres… Le cas de Nat King Cole est particulier. Né d’une famille pieuse et musicienne, c’est avant tout comme pianiste qu’il s’impose au début de sa carrière. Fortement inspiré par le jeu de Earl Hines (pianiste de Louis Armstrong), il développe bientôt un style propre, d’une richesse et d’une inventivité prodigieuses et bien méconnu de nos jours, avant de fonder un trio très original pour l’époque (piano/basse/guitare) qui fera le tour du monde et influencera les plus grands, dont Ray Charles ou Oscar Peterson. Le hasard fera qu’un soir où il accompagnait la chanteuse Billie Holiday dans un bar, celle-ci ne vint jamais…On dit que c’est la première fois qu’il chanta en public, et que l’on découvrit cette voix chaude et suave qui allait faire le tour de la planète. Nat King Cole, devint le plus célèbre des crooners. Il fut le premier noir autorisé à résider à Beverly Hills et à présenter un show à la télévision. Il fit une carrière époustouflante qui occulta bientôt celle du pianiste, pourtant considéré comme majeur et novateur, précurseur du style be bop. MOST OF ALL rend hommage à ce trio hors du commun, où le dialogue entre les 3 instruments et la voix est omniprésent.

Enregistré « live » en 1996 à l’Automobile club de France, par Bruno Minisini.

Stan Laferrière (Piano/vocal); Nicolas Montier (Guitare); Pierre Maingourd (Contrebasse); Vincent Cordelette (Bongos)

Composé et arrangé par Stan Laferrière

Cover graphic design : Béatrice Lambrechts

Pictogramme : Philippe Du Peuty

Partitions disponibles dans la boutique 

Patriotic suite

Une façon pour le blog www.docteurjazz.com de célébrer la fête Nationale.

Sur de magnifiques illustrations de ma fille Solène Laferrière, voici une suite interprétée par BIG ONE jazz Big Band et enregistrée « live » il y a quelques années.

Cette composition consiste en une série de variations sur l’hymne National. Vous pourrez également repérer quelques « sonneries réglementaires » (Ouvrez-le-ban ; Garde-à-vous ; Au drapeau…).

Bon 14 juillet à tous, et prenez soin de vous !

Les partitions sont disponibles dans la boutique.

BIG ONE JAZZ BIG BAND team :

Ludovic Louis, tp; Benjamin Belloir, tp; Matthieu Haage, tp; Julien Rousseau, tp-fgl; Nicolas Grymonprez, tb; Bertrand Luzignant, tb; Cyril Dubilé, tb; Jean Crozat, b.tb; David Fettmann, as,ss,cl; Pierre Desassis, as, ss; Olivier Bernard, ts,ss; Christophe Allemand, ts, ss; Cyril Dumeaux, bs, ss; Sébastien Maire, bass; Xavier Sauze, drums; Stan Laferrière, p, cond

Logos, motion & graphic design : Solène Laferrière

Compositions & arrangements : Stan Laferrière

Le banjo dans le jazz

Le Banjo dans le jazz

Le banjo est un instrument à cordes pincées nord-américain. Il se différencie de la guitare par sa table d’harmonie à membrane (peau). Le banjo serait un dérivé du luth ouest-africain « ekonting » apporté par les esclaves noirs et qui aurait engendré la création des premiers gourd-banjos (« banjo en gourde »). Le banjo représente toute une famille d’instruments et au début du XXème siècle, il n’était pas rare de voir des orchestres de banjos (avec banjo piccolo, soprano, alto, ténor, baryton, basse), à l’instar des orchestres de mandolines. Ces orchestres jouent essentiellement du Blue Grass et de la Country Music.

L’origine du banjo moderne remonte aux années 1830-40, avec un instrument plus ancien utilisé par les esclaves africains déportés aux États-Unis. Les musiciens noirs exploitent rapidement l’aspect rythmique de l’instrument, avec un tel succès, que les blancs du Sud des États-Unis commencent à s’y intéresser. 

À partir de 1890, le banjo apparaît dans le jazz « New-Orleans/ Dixieland ». Utilisé globalement de 1900 (mais plus largement à partir du milieu des années 10), jusqu’au milieu des années 30. Le banjo connait à nouveau le succès après la seconde guerre mondiale, grâce aux Américains Pete Seeger (style traditionnel du Sud) et Earl Scrugg (Bluegrass) ainsi qu’au dixieland « revival » principalement en Europe (France et Grande Bretagne). Cet instrument a aujourd’hui pratiquement disparu de la scène du jazz « actuel », si l’on excepte le très original banjoïste Américain Béla Fleck et son orchestre de jazz fusion (mêlant le bluegrass, le jazz et la musique classique) : les Flecktones.

Dans les orchestres de la Nouvelle-Orléans, le banjo est aussi bien considéré comme un instrument de percussion (il vient soutenir rythmiquement la batterie, qui est encore à l’époque très rudimentaire), que comme un instrument harmonique qui vient compléter l’accompagnement du piano. A eux deux, ils couvrent une tessiture et un spectre sonore important. 

Contrairement à ce que l’on pense souvent ; il n’existe quasiment pas à la Nouvelle-Orléans, d’orchestres avec le banjo comme seul instrument harmonique. Il s’associe presque toujours avec le piano (il peut à l’occasion y avoir un banjo et une guitare dans le même orchestre). Le style «dixieland revival » de l’après-guerre 39/45 va cependant voir apparaître des orchestres avec le banjo comme seul instrument harmonique (souvent le banjo ténor).

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De Basin Street à Saint-Germain-des-Prés

De Basin street à Saint-Germain-des-Prés: suite originale sur l’histoire du jazz

SWING 96 (Salle Pleyel/Paris 1940)

On a écrit dans les années 40 que Django Reinhardt « était le seul musicien de jazz européen qui ait eu de l’influence sur les noirs Américains ». Aujourd’hui, Django n’est sans doute plus un cas unique dans ce domaine tant le jazz s’est mondialisé. Mais sans parler des « fanatiques » du style « manouche » dont il est l’instigateur, tous les guitaristes et les musiciens du monde entier continuent à vibrer à l’écoute de son art, qui les inspire même s’ils n’en sont pas conscients. Né en 1910 en Belgique, au cœur de la musique tzigane, Django écoutait dans la rue les chansons populaires et était nourri au jazz musette. La découverte de Louis Armstrong, Joe Venuti, Benny Carter l’a bouleversé, et son compagnonnage avec Stéphane Grapelli a élargi son horizon. Mais l’expression mélodique, l’attaque rythmique, l’originalité harmonique de son jeu, sont nés spontanément au fond de son cœur et de son âme. Et on peut penser, sans cynisme aucun, que l’abominable drame qui a mutilé sa main gauche, a amplifié son génie en l’obligeant à s’engager dans des recherches instrumentales sans précédent. Ce « doux fauve » comme le surnommait Jean Cocteau, laisse une trace indélébile dans l’histoire de la musique. SWING 96morceau dans lequel se glisse une citation de « Black and Tan fantasy » de Duke Ellington que Django admirait profondément, évoque la prestigieuse période du « quintet du hot club de France » avec le clarinettiste Hubert Rostaing.

Enregistré « live » en 1996 à l’Automobile club de France, par Bruno Minisini.

Nicolas Montier (Clarinette)

Philippe Milanta (Piano)

Pierre Maingourd (Contrebasse)

Stan Laferrière (Guitare)

Composé et arrangé par Stan Laferrière

Cover graphic design : Béatrice Lambrechts

Pictogramme : Philippe Du Peuty

Partitions disponibles dans la boutique