Le top 20 des albums ou « faces » * de jazz indispensables.
La playlist « île déserte » histoire du jazz…
Il est bien difficile de statuer de façon péremptoire et définitive, sur les albums de jazz « indispensables », ceux qui ont bouleversé l’évolution du jazz, ou tout simplement qui l’ont porté à un tel niveau de musicalité, d’innovation, de technicité ou d’émotion, qu’ils sont gravés à jamais dans l’ADN de cette musique… Toutefois, l’on peut tenter un « Top 20 » des chefs-d’œuvre qui ont, pour différentes raisons, irradié le jazz dans ce que j’appellerais sa « période évolutive », de 1910 à 1980.
Bien que destinée à un large public d’amateurs plus ou moins éclairés, cette sélection s’adresse plus particulièrement aux néophytes et aux étudiants, qui voudraient emprunter une sorte de chemin initiatique et de découverte des styles, jalonné d’enregistrements incontournables.
Cette playlist, qui je l’espère, vous donnera envie d’aller explorer plus avant telle ou telle période, sera suivie de nombreuses autres, classées par « thèmes » (Styles, instruments, artistes).
Cette sélection (comme celles qui suivront) est bien évidemment totalement subjective et incroyablement restrictive ! Elle nécessite de faire des impasses totalement injustes sur des artistes majeurs de l’histoire du jazz (J’avais d’ailleurs au départ, opté pour un Top 10, qui s’est avéré véritablement trop réducteur…). On aurait pu y mettre tellement d’autres artistes et albums… Je tenterai de combler ces omissions volontaires dans les playlists thématiques…
*Avant l’invention du LP (Long Playing), lancé par Colombia Records en 1948 et Philips pour l’Europe en 1949, on ne parle pas « d’albums » mais de « Faces« .
Principaux critères pris en compte pour établir la sélection :
- Un son de qualité correcte (surtout dans les enregistrements avant 1940)
- La diversité des styles et des courants
- La diversité des instrumentations et des formats d’orchestres
- Le choix délibéré du rédacteur !… 😉
La playlist est établie de façon chronologique.
1 Jelly Roll Morton & Red Hot Peppers “The Chant” (1926)
Désigné (y compris par lui même) comme « inventeur du jazz », ce pianiste compositeur a joué un rôle majeur dans l’essor de la musique de jazz dans les années 20 notamment à Chicago, avec son orchestre les « Red Hot Peppers »
2 Bix Beiderbecke & his Gang “At The Jazz Band Ball” (1927)
Chef de file du « Chicago Style » dans les années 20, Bix Beiderbecke est une figure incontournable. Son « Gang » constitue vraisemblablement le meilleur de ce que l’on peut entendre du « jazz blanc » à cette période. Bix sera harmoniquement et rythmiquement très en avance sur son temps, et préfigurera ce que sera le jazz « Cool » dans les années 50.
3 Benny Goodman Trio “After You’ve Gone” (1935)
Sacré « Roi du swing » en 1938 à Carnegie Hall, Benny Goodman sera l’un des premiers à utiliser de petites formules dans le jazz swing des années 30. Il sera également le premier à employer ouvertement des musiciens noirs dans ses orchestres…
4 Dizzy Gillespie & Charlie Parker “Salt Peanuts” (1945)
Charlie Parker et Dizzy Gillespie sont clairement deux « monstres » du jazz, et leur premier quintet est un chef-d’oeuvre d’invention, de révolution, d’audace et de musicalité…
5 Miles “Davis “Birth Of The Cool” (1949)
A partir des années 50, Miles Davis sera partout ! Il va développer ce nouveau style « Cool » d’abord à New York, puis en Californie (« West Coast » style). Cet album est tout simplement révolutionnaire…
6 Erroll Garner “Concert by the Sea” (1955)
La consécration pour ce géant du piano jazz (Traité au début de sa carrière de « pianiste de bar », par la critique). Cet album est le disque de jazz le plus vendu au monde ! plus d’un million d’exemplaires en 1958…
7 Ella Fitzgerald / Louis Armstrong « Ella and Louis” (1956)
Deux « monuments » du jazz, accompagnés par la rythmique d’Oscar Peterson… Un pur moment de bonheur !
8 John Coltrane « Blue Trane” (1957)
Génie du saxophone, John Coltrane révolutionne le jazz avec notamment son système harmonique novateur. Parmi les nombreux albums qu’il enregistra avec son propre groupe, celui-ci est peut-être l’un des plus marquant…
9 Nat King Cole « After Midnight « (1957)
Extraordinaire vocaliste, Nat King Cole est également l’un des pianistes majeurs de l’histoire du jazz. Cet album « Mythique » est la parfaite synthèse de son art !
10 Art Blakey & the Jazz Messengers “Moanin’” (1958)
Art Blakey, batteur incontournable, les « Jazz Messengers », orchestre incontournable. Un nombre incroyable de stars du jazz « moderne » y ont fait leurs armes… Le jazz à l’état pur !
11 Louis Armstrong « The Good Book » (1958)
Retour aux sources, aux racines profondes du jazz. Louis Armstrong, le « Roi » Louis, chante et joue les Negro-Spirituals…
12 Count Basie « Atomic » (1958)
L’album « île déserte » par excellence. La quintessence du jazz swing en grand orchestre. L’album « E=MC2 » produisit lors de sa sortie, l’effet prédit par le visuel de la pochette et propulsa Count Basie et l’orchestrateur Neal Hefti, au rang de « demi-dieux »…
13 Miles Davis “Kind of Blue” (1959)
Miles Davis, encore et toujours… Inclassable et intouchable… Cet album est juste un pur chef d’oeuvre…
14 Art Pepper / Marty Paich « Art Pepper + Eleven” (1959)
Le saxophoniste Art Pepper au sommet de son art, accompagné par le Dektette de Marty Paich, arrangeur de génie !
15 Charlie Mingus « Ah Um » (1959)
Apôtre du Hard Bop, instigateur du Free Jazz et de l’agitation, tant musicale que sociale des années 50 et 60, Charlie Mingus est indissociable de l’histoire du jazz, et son message revendicatif est toujours emprunt de respect et de musicalité. « Ah Hum » est l’album qu’il ne faut pas manquer !
16 « Duke Ellington & John Coltrane” (1962)
Duke Ellington et John Coltrane : le choc des titans ! Respect mutuel, échange, curiosité, jeu : tout dans cet album nous rappelle que la musique de jazz se fiche des styles et des dogmes pré-établis. Certains ont pu dire lors de sa sortie, qu’il s’agissait d’un délire de « producteur », sans intérêt. Mon Dieu ! Quel manque d’oreille !…
17 Herbie Hancock “Maiden Voyage” (1965)
Herbie Hancock, qui débuta au sein du quintet de Miles Davis, prend son envol, avec ce sublimissime « Maiden Voyage »…
18 Thelonious Monk / Oliver Nelson “Monk’s Blues” (1968)
Pianiste et compositeur génial, Thelonious Monk est ici à l’apogée de son art, accompagné par le Big Band d’Oliver Nelson : rencontre explosive !
19 Chick Corea “Return to Forever” (1972)
Avec Chick Corea, le jazz se mêle à la musique Hispanique, et devient plus « électrique », avec l’emploi de synthétiseurs et du célèbre piano Fender Rhodes. Un pur joyau musical !
20 Miles Davis “Tutu” (1986)
Miles Davis encore… Avec son album « Tutu », enregistrement incontournable du Jazz Fusion…
Rien sur les « Hot 5 , 7 », qui ont fondé le Jazz, rien sur Bechet, Hampton, les Basie des années 30 et 40, les Ellington des années 20, 30, 40, 50, ….profusion de Miles, Coltrane et consorts… Au moins maintenant tout est clair…Quand on vous a vu et entendu accompagner et jouer dans des orchestres qui swingaient, vous deviez drôlement vous forcer.
Je n’ouvrirai plus vos mails car un tel parti pris me révulse.
Alain Barde du HCF-LR qui n’aime pas le « Jazz » mais qui aime le SWING !
Cher monsieur,
Merci pour votre message, que je publie bien volontiers. Cependant, je vais vous répondre car, comment ne pas réagir à ce commentaire tant le parfum de haine qui s’en dégage, n’a d’égal que le sectarisme nauséabond du propos.
La première chose, c’est que vous n’avez pas bien saisi l’objectif visé par cette playlist, pourtant bien détaillé dans le texte de présentation. Il s’agissait de faire une sélection de 20 albums marquants, couvrant toute l’histoire du jazz. 20 albums pour 100 ans de musique! C’est forcément restrictif et subjectif.
La plupart des artistes dont vous regrettez l’absence figurent pourtant dans la sélection (Duke, Armstrong, Basie…)
Pour mémoire, Louis Armstrong bien qu’il ait été avec JR Morton ( également présent dans la sélection) l’un des « génie créatif » des débuts du jazz, ne l’a pas fondé pour autant. Ce sont plutôt Buddy Bolden, King Oliver et Papa Jack Laine qui ont véritablement créé le jazz, une quinzaine d’années avant qu’Armstrong ne débute (mais c’est un détail).
La deuxième chose, c’est que j’ai le regret de vous dire que vous n’avez rien compris au swing. C’est une notion que je tente d’expliquer à mes étudiants depuis plus de 20 ans, et sans jamais prétendre détenir la vérité, je me targue néanmoins très immodestement de savoir de quoi je parle.
Miles Davis swingue tout autant que Louis Armstrong, ne vous en déplaise.
Le blog docteur jazz est le reflet de l’éthique de son concepteur et entend couvrir tous les styles de jazz, des années 1920 jusqu’à nos jours. les gens y prennent ce qui les intéresse. il n’y a jamais ni parti pris, ni prosélytisme stylistique.
Dernière chose, car votre commentaire ne mérite pas que je passe plus de temps à me justifier : vous n’avez aucune légitimité pour commenter ma carrière de la sorte! J’ai joué tous les styles de jazz avec le même plaisir et la même soif d’apprendre et me cultiver.
Avec des raisonnement comme le
vôtre, la musique classique en serait encore à Josquin des Prés ( pas de Mozart, Beethoven, Bach, Chopin, Ravel, Bartok, Xenakis…)
La querelle ridicule des « figues molles et des raisins moisis », vieille de 80 ans a visiblement encore de beaux jours devant elle. Heureusement, tous les administrateurs de HCF n’ont pas vos idées dictatoriales, et je m’entends très bien avec la plupart d’entre eux. Vous avez vos goûts et préférences, vous défendez le jazz que vous aimez, c’est parfait! Mais gardez donc vos commentaires prosélytiques, péremptoires et haineux, et laissez les gens décider par eux mêmes de ce qui leur plait ou non, sans jeter de l’huile sur un feu qui tarde à s’éteindre. Le jazz vous en remercie! 😉