Les génies décisifs : Duke Ellington

pascal anquetil

Le blog est heureux et fier de pouvoir publier les merveilleux textes d’une des plus belles plumes du jazz : Pascal Anquetil

Ces 8 premiers textes sont extraits de la publication » Portraits légendaires du jazz » (éditions Tana).

DUKE ELLINGTON : L’architecte de la Great Black Music

Duke Ellington : 29 avril 1899 à Washington DC – 27 mai 197 à  New York

À un journaliste obséquieux qui ne cessait de le qualifier de « cinéaste génial », Orson Welles eut cette réponse définitive : « Les vrais génies du XX° siècle  ne sont pas des cinéastes, ni des peintres, des savants ou des écrivains. Ce sont des musiciens de jazz, comme Duke Ellington. » Oui, sans aucun doute, Duke fut un génie. S’il n’a pas inventé ni le jazz ni le grand orchestre, on lui doit d’avoir porté l’un et l’autre à un degré d’incandescence créatrice exceptionnel. « Je pense, a dit Miles, que tous les musiciens de jazz devraient se réunir un certain jour de l’année et s’agenouiller ensemble pour rendre hommage à Duke ». 

Pourquoi serait-il juste de célébrer chaque année un tel homme ? Parce qu’Ellington incarne à lui seul un siècle de jazz. Mieux encore, son œuvre immense, irrémédiablement moderne, est essentielle au jazz. Plus qu’aucune autre, elle représente, au sens esthétique mais  aussi diplomatique, le génie et la beauté inépuisables de la musique afro-américaine. Fils d’un majordome à la Maison-Blanche, petit-fils d’un mulâtre né en esclavage, Duke s’est imposé comme « le » musicien américain du siècle, même si certains lui préfèrent Aaron Copland ou Charles Ives. À l’instar de Gershwin, il est le pivot de l’identité américaine,  tout en s’affirmant avec fierté comme l’héritier d’une culture noire douloureusement enracinée dans l’obscurité de la mémoire. « Je veux faire la musique  du Noir américain », telle fut son ambition. 

Duke Ellington
Duke Ellington

Ce dandy charismatique fut un grand séducteur. Mais cet homme à femmes n’aima vraiment d’une passion physique inépuisable que la musique. « Music is my Mistress », tel est le titre de ses mémoires. D’une élégance souvent tapageuse, d’une courtoisie un peu lointaine, ce parfait gentleman avec ce sourire de Bouddha accroché à ses lèvres, manifesta un calme toujours olympien face aux vicissitudes de la vie infernale de chef d’orchestre. Parrain bienveillant, il sut, sans jamais hausser le ton, imposer respect et autorité à cette bande de clochards célestes et d’ivrognes invétérés qu’était son big band. « Le pianiste de l’orchestre » (comme il se présentait sur scène), était un meneur d’hommes très distingué. Quelques que soient ses frasques, il répugnait à congédier un musicien qu’il avait  lui-même choisi. Quand ce dernier souhaitait quitter quand même l’orchestre, il se contentait de dire : « il reviendra ». Et de fait, il revenait presque toujours. 

Son art savant de la maïeutique fut de révéler à eux-mêmes tous ses musiciens, ses « prime done » comme il s’amusait à les appeler. Son génie fut aussi d’accepter de se laisser construire par eux. Entre le maître et ses compagnons, l’échange fut incessant. Comme personne, il savait réveiller leur personnalité profonde, leur parole la plus singulière. Qu’il s’agisse de Johnny Hodges avec sa tête de condamné à mort quand il s’avançait sur scène pour délivrer le plus suave des solos. Ou de Paul Gonsalves qui titubait jusqu’au micro pour enchaîner vingt-sept chorus de feu et de folie, comme il le fit à Newport en 1958. C’est par tendresse pour ses chers solistes qu’il aimait tant leur écrire des compositions sur mesure. « Si vous prétendez composer pour un musicien, disait-il, vous devez tout savoir de lui. Jusqu’à sa façon de jouer au poker. »

Ceci explique que devenir « ellingtonien », c’était toujours pour un musicien l’assurance d’atteindre sa plénitude. Ceci explique l’étonnante fraternité des pupitres, magnifique et trop rare modèle de démocratie réalisée. Ceci explique enfin la sonorité unique de l’ensemble ducal. Quelles que soient les époques, on retrouve toujours la même griffe sonore, la même identité musicale, un secret aujourd’hui à jamais perdu depuis la mort du Maître. Le véritable exploit du Duke Ellington Orchestra, c’est d’avoir été pendant plus de cinquante ans tout à la fois l’œuvre, l’atelier et l’artiste lui-même.

Duke Ellington billy Stayhorn
Duke et Billy Strayhorn

Compositeur  prolifique et infatigable (plus de deux mille œuvres à son actif !), artificier du blues essentiel, mélodiste hors pair, il fut aussi, on ne le dit pas assez, un immense pianiste. Formé à Washington à l’école du ragtime, dès son arrivée en 1922 à New York, cet enfant du stride s’est nourri de l’influence des  grands maîtres du piano harlémite. Pas de doute, Duke est l’un des grands poètes du clavier bien coloré. Ses audaces harmoniques et rythmiques n’ont rien à envier à celles de Thelonious Monk ou de Cecil Taylor. Style musclé et chaloupé, toucher percussif, puissant mais jamais violent, sonorité ronde et profonde, maîtrise des dissonances, science du jeu en pédales, Duke est décidément le plus moderne des pianistes. Toute sa carrière, il dirigera depuis le clavier, jonglant avec les notes pour que sa musique virevolte sans cesse du piano aux pupitres.

Le génie ducal et son mystère, c’est d’avoir su donner cet élan créatif perpétuel dans le cadre obligé d’un orchestre de revue, longtemps voué à la danse, en se mettant toujours en situation de danger et de liberté. Luxuriance des arrangements, alchimie des alliages sonores et des dosages de timbres, richesse inégalée du développement rythmique, sens inouï de la dramaturgie musicale (ses « suites » en font foi), la musique de Duke s’écoute et se goûte comme une variation obsessionnelle sur la naissance de la lumière et de la couleur. Du style « jungle » de ses débuts, à l’exotisme voluptueusement sublimé, jusqu’à la sérénité des « Concerts Sacrés » de la fin de sa vie, se dessine une courbe idéale, sans le moindre hiatus ni faiblesse. Avec comme seul credo : « It Don’t Mean AThing If It Ain’t Got That Swing ».

Tattoed Bride. Duke Ellington 1951 (Masterpieces)

A lire également : « Les pianistes oubliés »

Les génies décisifs : Django Reinhardt

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Le blog est heureux et fier de pouvoir publier les merveilleux textes d’une des plus belles plumes du jazz : Pascal Anquetil

Ces 8 premiers textes sont extraits de la publication » Portraits légendaires du jazz » (éditions Tana).

DJANGO REINHARDT : L’étoile filante dans le grand bleu des « Nuages »

Django Reinhardt : 23 janvier 1910 à Liberchies (Belgique) – 16 mai 1953 à Samois/Seine

À une femme naïve qui s’étonnait qu’il ne sache pas lire la musique, Django répondit pince-sans-rire : « Pourquoi ? Cela s’entend ? »  Et d’ajouter avec superbe : « Je ne connais peut-être pas la musique, mais la musique, elle, me connaît. ». Toute sa vie, toute sa musique le prouve avec éclat.Au commencement, il y a Django. Dans la langue des Manouches, ce prénom rare signifie : « je réveille ». Explorateur d’un  monde nouveau et inventeur d’un langage devenu l’expression identitaire de toute une communauté, Django Reinhardt, c’est d’abord cet « accident génial » (selon les mots de Franck Ténot) dû à la collision improbable de deux trajectoires : une histoire et un destin, une musique jeune venue d’outre-Atlantique et un artiste neuf issu d’un peuple nomade. De cette rencontre naîtra au début des années 30 ce que l’on a d’abord appelé « l’école tsigane du jazz » avant de devenir aujourd’hui le jazz manouche. 

django Reinhardt
Django Reinhardt

Manouche par le sang et Français par le cœur, fantasque, extravagant et imprévisible, célèbre par ses foucades, absences et retards, joueur et grand seigneur, Django fut d’emblée ce génie lumineux, le premier « guitar hero » de tous les temps et sur tous les temps. Un géant dans le siècle. Génial, parce qu’inexplicable. Magique par sa manière unique de marier avec désinvolture les contraires : le charme et la violence, la volubilité et l’économie, la rigueur rythmique et la fantaisie mélodique. Il y a un « son Django », immédiatement reconnaissable, que Cocteau appela « cette guitare à voix humaine ».Une voix si forte, si présente qu’elle reste toujours un mystère. 

La musique de Django fut tout de suite nouvelle et sera jusqu’à sa mort toujours renouvelée. Fruit d’une patiente évolution, d’une perpétuelle remise en question du guitariste par lui-même, elle semble naître du plus souverain dédain pour tout ce qui a pu la précéder. Elle invente dans l’instant sa propre légitimité en refusant tous les pièges de la réminiscence. Toujours se surprendre, jamais se répéter, telle fut sa règle d’airain.

L’ironie de l’histoire a voulu que ce grand libérateur soit trop souvent célébré par des partisans de la servilité. Dans la famille des « héritiers », on trouve tous les cas de figure : les épigones plagiaires, les revivalistes intégristes, les « copycats » (comme disait Lester Young ) chez qui le culte de la répétition va toujours de pair avec la répétition du culte. Heureusement, aujourd’hui le risque de « folklorisation ethnique » du jazz gitan semble enfin évité par tous ces guitaristes (principalement Biréli Lagrene) qui préfèrent la référence à la révérence, l’évolution à la dévotion. Tous ces « disciples » indisciplinés sont pour beaucoup dans le retour de flamme du jazz manouche. Comme l’a écrit Cioran : « Peuple authentiquement élu, les Tsiganes ne portent la responsabilité d’aucun événement ni d’aucune institution ; ils ont triomphé de la terre par leur seul souci de n’y rien fonder. » À l’exception de cette « invention » imprévisible, le seul apport vraiment original que la vielle Europe ait offert au jazz : la musique de Django.

How High The Moon. Django Reinhardt 1949 Rome

Les génies décisifs : Charlie Parker

Pascal Anquetil

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Ces 8 premiers textes sont extraits de la publication » Portraits légendaires du jazz » (éditions Tana).

CHARLIE PARKER : L’Oiseau du feu du Bebop

Charlie Parker : 29 août 1920 à Kansas City – 12 mars 1955 à New York 

« Bird lives ». Tel est le graffiti qui fleurit sur les murs de New York en mars 1959 dans les jours qui suivirent la mort de Charlie Parker. Intuition prophétique pour affirmer que sa musique continuerait longtemps à incendier, bouleverser, fasciner, terroriser, paniquer, inspirer les générations à venir. Plus de 50 ans après sa disparition, sans aucun doute, « Bird lives ». En osant tous les débordements, en usant de tous les excès, Parker a réussi à gagner aujourd’hui une jeunesse éternelle, universelle. 

Son surnom de Bird  n’est pas, comme on pourrait le croire, une métaphore ornithologique heureuse, inventée après coup pour caractériser la dimension  aérienne de son jeu. Plus prosaïquement, il vient du jargon militaire. Quand Charlie était à l’armée, on l’appelait « yardbird », le « bleu », le  bidasse condamné aux travaux obligés de balayage de la caserne. Le génie de Parker, c’est d’avoir su retourner ce sobriquet humiliant en titre de noblesse ; mieux, le transformer en ligne de vie : cet autodidacte et infatigable travailleur, ce clochard pas toujours céleste deviendra cet oiseau capricieux et imprévisible qui repoussera avec une déraison rieuse tout le champs des possibles pour réinventer l’avenir du jazz, bien au-delà du seul be-bop. Que les choses soient claires : Charlie Parker est le plus fulgurant improvisateur de l’histoire du jazz, Improviser, c’est pour lui explorer, exploiter et trouver, dans l’espace d’un seul instant, du neuf et de l’inouï en un geste radical, toujours recommencé de création spontanée. 

Charlie Parker
Charlie Parker

Mais en quoi Parker est-il vraiment unique et innovateur ? Par un souffle magique et tragique, un sens du blues immense et inconsolable. Mais aussi par l’acidité du son d’alto que l’on reconnaît à sa première note, sonorité débordante d’énergie, coupante comme du silex sur les tempos ultra rapides. Par la diversité prodigieuse de ses accentuations, par la précision de son placement de notes à l’intérieur d’une mesure, dans le déploiement d’une pensée mélodique en mouvement perpétuel. Par la rigueur de son phrasé qui, même saturé de notes, s’exprime en toute limpidité.

Il faut ne pas hésiter à le répéter : Bird est génial partout et tout le temps, quels que soient ses partenaires et environnements. Il ouvre le jazz à la polytonalité et libère l’improvisation en génie de la paraphrase. En avance sur les conceptions harmoniques et rythmiques de son époque, il  s’affirme à jamais par l’urgence vitale et la puissance expressive de son cri. « Le chant du rossignol en sang », selon la belle formule de Marc-Edouard Nabe. Conscient de son génie, mais de plus en plus amer de ne pas être vraiment compris, il conspirera très tôt contre lui-même avec beaucoup d’acharnement et choisira en toute lucidité suicidaire de brûler ses ailes de géant. Le monde n’était pas assez large pour recevoir son trop plein d’énergie créatrice.

Tout ce qu’il joua, à partir de 22 ans, quand il quitta Kansas City pour «  monter » à New York, fut marqué par la grâce. Quand ce démiurge improvise sur un standard pour le métamorphoser aussitôt, on se demande toujours comment on aurait pu jouer ce morceau autrement. Il nous fait à chaque fois croire que ce qu’il joue est simple, alors que c’est d’une incroyable complexité. Vitesse prodigieuse et logique parfaite des enchaînement des idées, tout est déjà en place pour que jaillissent les étincelles de son inépuisable intuition. Grâce à sa propre méthode de partition intérieure, il sait et entend ce qu’il va jouer sans bouger un seul doigt.

Avec son saxophone, Parker a entretenu toute sa vie une relation très particulière, détachée de tout fétichisme. Être musicien était pour lui bien autre chose que d’être instrumentiste. Son alto, il ne cessait de l’oublier, le perdre, le mettre au clou pour s’acheter sa dose d’héroïne. Combien de fois s’est-il présenté à un concert ou à une séance d’enregistrement sans le moindre instrument. Il fallait alors en emprunter en catastrophe Et, à chaque fois, le même miracle se réalisait : le son était toujours le même.

Force de la nature, ce champion hors catégorie de l’intempérance et de l’abus  était d’une résistance physique phénoménale. Cet ogre dévora la vie avec une violence d’appétit démesurée. Mais le colosse avait des pieds d’argile. Comme l’a dit son alter ego et ami Dizzy Gillespie : « Il a été trop fragile pour durer. C’est terrible d’être un Noir dans cette société. Si vous laissez toutes pressions et oppressions vous atteindre, elles vous entraîneront à la dérive, et vous y laisserez votre peau ».

Ce qu’il fit le 12 mars 1955, en succombant à une hémorragie foudroyante, à New York, dans une suite du Stanhope Hotel où logeait la baronne Nica de Koenigswater. Le médecin, venu constater son décès, estima l’âge de Parker autour de 55 ans. Il n’avait pas encore 35 ans ! À l’instant exact de sa mort, dans un éclat de rire en regardant une émission de télévision, aux dires de Pannonica, il y eut dans le ciel de Manhattan un énorme coup de tonnerre. À l’annonce de sa disparition, tous les musiciens  avaient compris qu’une aventure s’était belle et bien terminée. Celle du bop, météore incandescent qui bouleversa totalement  le paysage du jazz. 

Confirmation. Charlie Parker

La carte du jeu de 7 familles sur Charlie Parker

Les génies décisifs : Bill Evans

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Ces 8 premiers textes sont extraits de la publication » Portraits légendaires du jazz » (éditions Tana).

Bill EVANS : Le soleil noir de la mélancolie.

Bill Evans :

16 août 1929 à Plainfield – 15 septembre 1980 à New York

Il est de beaux dimanches comme ce 25 juin 1961. Un dimanche en cinq manches (deux sets l’après midi et trois sets en soirée) au Village Vanguard de New York. En une époque particulièrement turbulente, trois hommes, Bill Evans, Paul Motian et un jeune fauve de la contrebasse, âgé d’à peine 23 ans, Scott LaFaro, réalisent ce jour-là le miracle de suspendre le temps, d’apprivoiser la beauté pure et de poser en des termes neufs la problématique de l’échange musical. En un merveilleux ménage à trois, ils inventent un nouveau mode de circulation des énergies et des inconscients. Ce miracle fut de courte durée. Dix jours après, LaFaro se tuait en voiture, laissant Bill anéanti. Il devint, comme Nerval « le veuf, le ténébreux, l’inconsolé. »

« Le soleil noir de la Mélancolie » ne cessa plus depuis lors d’éclairer sa musique, mystérieuse, hypersensible, lyriquement grave. Déjà accro à l’héroïne depuis sa fréquentation de Philly Jo Jones dans le quintette de Miles Davis, époque « Kind of Blue », sa vie devint, comme l’a écrit son ami écrivain Gene Lees « le plus long suicide que toute l’histoire du jazz ait connu ». Après la musique, la drogue sera jusqu’à la fin sa seconde et impitoyable maîtresse. Les dernières années, il passera à la cocaïne, ce qui aura pour effet d’accélérer toute sa musique et de redresser sa position face au piano, lui si longtemps recroquevillé sur son clavier, dos voûté pour mieux se rapprocher au plus près du son.

Bill Evans
Bill Evans

Rien de ce que joue ce poète de la confidence, têtu chercheur des lointains intérieurs, ne laisse tranquille, indifférent. Tant l’émotion qu’elle suscite est d’emblée bouleversante. Créateur d’une esthétique plutôt qu’un style, le plus européen des musiciens américains  (il connaît très bien la musique classique, française comme russe) marque un point focal dans l’histoire du piano jazz. Avec lui, il y a un avant et un après. Tout le piano moderne vient de là et de lui. Pour son premier disque, sous son nom, publié en 1957, à  l’âge de 27 ans, Bill Evans avait choisi un titre très clair: « New Jazz Conceptions ». Avec lui, il s‘agit, immédiatement, de l’invention d’un espace neuf, celui de l’intériorité absolue, que nul n’avait exploré avant lui. Il trouve une nouvelle esthétique du trio qui bouleverse la formule académique « piano basse batterie ». Dans son monde, à partir de 1960, les rôles sont reformulés et le triangle devient enfin équilatéral. La basse s’insinue sensuellement dans toutes les harmonies pour faire jeu égal avec le piano. La batterie ou, plus justement, la percussion rythmique, renvoie leur dialogue à toute sa délicatesse. D’où ce miracle d’équilibre où chacun des partenaires s’émancipe de l’autre en toute liberté, pour mieux laisser « la » musique s’éclore et s’épanouir.

Ce qui fascine dans son jeu, c’est d’abord son toucher tout en nuances et en vibration intime, riche d’un usage très raffiné de la résonance « Le piano, dira-t-il, est pour moi du cristal qui chante et qui produit de l’impalpable : un son qui s’étire dans l’air comme un rond de fumée. » Bill Evans fut tout à la fois un  mélodiste d’exception, un coloriste de l’harmonie et un rythmicien hors pair grâce à son sens aigu de la pulsation intérieure et sa science des timbres, de la dynamique et du swing…au-delà du swing. « Bill Evans jouait dans les souterrains du rythme, dira Miles Davis. C’est ce que j’aimais le plus en lui. » Par l’allégement de son jeu de main gauche, il fait chanter l’harmonie comme personne avant lui, imposant  ainsi une autre forme, discrète, secrète, pudique, jamais tapageuse ni narcissique, du lyrisme

Il est aussi de beaux lundis, comme ce 26 novembre 1979 à Paris, à l’Espace Cardin archi-comble. Avec deux jeunes complices d’exception, Marc Johnson à la contrebasse et Joe LaBarbera à la batterie, Bill retrouve le plus beau trio qu’il ait réuni depuis celui formé par Paul Motian et Scott LaFaro. Quand un homme sait qu’il va mourir, il se produit souvent un  phénomène qu’on appelle « l’embellie ». Une mystérieuse cure de jouvence qui se traduit par une phénoménale fureur de vivre, l’urgence absolue d’aller à l’essentiel, la quête effrénée de la perfection dans laquelle il épuisera ses dernières forces. Comme si c’était la dernière fois. Et ce fut bien pour lui son dernier concert à Paris. Tout se joue, alors, dans la brûlure de l’instant. La mort rôde partout, c’est sûr, mais reste pourtant si lointaine, si impossible. Conséquence : jamais Bill Evans n’a été aussi grand, libre et lyrique qu’en ce soir d’automne à Paris. L’instant le plus magique du concert fut cette invraisemblable introduction fleuve (plus de 6 minutes 30 !) de Nardis, tout en variations en quintes, tout en rigueur et liberté contrôlées. Soudainement, le cliquetis des photographes cessa. Chaque spectateur retint sa respiration devant l’évidence éblouie de vivre ensemble un moment unique de pure musique. Dix mois plus tard, à bout de force, il mourut brutalement d’un ulcère perforant. Comme Charlie Parker.

Peri’s Scope. Bill Evans trio

Les génies décisifs : Miles Davis

Pascal Anquetil

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Ces 8 premiers textes sont extraits de la publication » Portraits légendaires du jazz » (éditions Tana).

Miles DAVIS : Le Picasso du jazz moderne

Miles Davis :

25 mai 1926, Alton (Illinois) – 28 septembre 1991, Santa Monica (Californie)

« Il faut que je change tout le temps. C’est comme une malédiction. » Et d’ajouter, faussement modeste, mais sûr de son génie : « J’ai juste infléchi le cours de la musique cinq ou six fois. Je crois que cela doit être cela. ». Et c’est vrai. Comme Picasso, il a traversé  toutes ses « périodes » en chamboulant à chaque fois le paysage du jazz. Le jazz ? C’était pour lui un mot-ghetto qu’il a toujours refusé de prononcer. Et pourtant ! Son extraordinaire aptitude à saisir l’air du temps, son don d’anticipation pour accompagner, voire précéder les mutations esthétiques offrent un énorme contraste avec son attachement profond aux sources mêmes de la musique afro-américaine. À savoir, le blues, d’abord et toujours.  «Le son noir de la musique » comme l’a toujours affirmé Miles. Ce « quelque chose de bleu qui paraissait une aile » comme l’a écrit Victor Hugo.

Cet éclaireur inquiet, quelque peu arrogant, constamment à l’affût des innovations, n’a jamais été pourtant un révolutionnaire. Le « Prince of Darkness » a eu le seul et exceptionnel génie de prendre la tête des révolutions qui se faisaient contre lui ou sans lui. En suivant toujours son idée, irréductible et intransigeante, de la musique. «  Quand je ne suis pas sur scène en train de jouer, le seul espace où je sois vraiment moi-même, je pense à la musique. Tout le temps. Je fais et je joue dans ma tête la musique que chaque jour exige. »

Miles Davis
Miles Davis

Cela se vérifie à chaque « période » de son parcours accidenté, mais toujours fidèle à ses convictions intérieures. Au départ, il est ce jeune bopper qui donne ses premiers coups d’ailes aux côtés du Bird en personne. D’emblée, il impose sa griffe, un son lisse, sans vibrato, venu d’ailleurs. « Une sonorité de dominicain : un gars qui reste dans le siècle, mais qui regarde ça avec sérénité », comme l’écrira Boris Vian, très tôt dans Jazz Hot, avec sa perspicacité habituelle. Rompant avec la fièvre du bebop, avec Gerry Mulligan, il signe l’acte de naissance du cool jazz. Rarement un orchestre aussi légendaire que celui de « Birth of the Cool » n’aura connu destin aussi éphémère. Et poutant, loin de la sophistication furieuse du jazz parkerien, il ouvre les voies d’une autre modernité. Un jazz de brume en opposition à un jazz de braise, un nuage de musique vaporeuse aux contours bien définis.

Quand le style West Coast s’impose, il va ailleurs participer à l’explosion du hard bop naissant. Quand ce dernier triomphe, avec la complicité de Gil Evans, il prend en 1958 le tournant du jazz modal. Pour Miles, ce n’est pas une révolution de plus : « Quand on travaille de façon modale, le défi, c’est de voir à quel point on peut devenir inventif sur le plan mélodique. » Premier coup d’éclat avec « Milestones » et apothéose en 1959 avec « Kind of Blue ». A-t-on jamais atteint pareille simplicité du geste créateur associé à un pareil aboutissement ? Cette musique sans âge sonne aujourd’hui aussi neuve qu’au premier jour. Bill Evans n’est pas pour rien dans la réalisation de ce chef-d’œuvre absolu où tout n’est que perfection, ordre et beauté.

Après le départ de Bill Evans et John Coltrane, Miles mettra du temps à retrouver le groupe de ses  rêves. Il le trouve enfin en 65 avec son « second quintet ». Quinte royale pour un jeu à haut risque. Avec Herbie Hancock, Wayne Shorter, Ron Carter et Tony Williams. Moyenne d’âge : 20 ans. Bousculé par de tels aiguillons, Miles peut s’aventurer dans la musique la plus libre. Mais quand la révolution free l’attaque de plein fouet, il choisit le contre-pied : fusionner, avant tout le monde, l’électricité et le jazz modal. Dans la fournaise du jazz rock, il finira par se brûler les ailes, le condamnant à s’éclipser au beau milieu des années 70. Mais,tel le phénix, il renaîtra à l’aube des années 80 pour s’imposer comme l’unique « star du jazz » que le jazz ait connu.

Comme le peintre catalan, Miles aura enchaîné ses « périodes » sans jamais se compromettre. En individualiste forcené, toujours  rapide pour dénicher les meilleurs musiciens pour le stimuler, il a réussi à réaliser, avec sa seule trompette, une synthèse éclatée, toujours recommencée mais superbement cohérente, de la musique de son temps. 

Mais, comme Orphée se retournant vers Eurydice, oubliant son farouche dédain des nostalgies, il commit la dernière année de son existence l’irréparable. À l’invitation de Quincy Jones, il accepta, pour la première fois de sa vie, de regarder en arrière et célébrer sa propre  histoire. Bref, il osa se rejouer. Par ce geste si contraire à sa nature, à 65 ans, ce musicien du souffle pur, mais au corps essoufflé, crucifié par tous ses excès, se trahissait lui-même. Il signait par la même son arrêt de mort. Ce qui ne manqua pas d’arriver en septembre 91.

Mais l’important est, bien sûr, ailleurs. Ce dandy canaille a pour l’éternité inventé un son unique. Mat, plein, rond et admirablement lustré dans le medium, déchirant et puissant dans l’aigu. Avec ou sans sourdine, on reconnaît Miles à la première note. Il aura finalement donné toute sa vérité au verbe « trompeter ». Un mot sans élégance ?  Pas sûr ! Le dictionnaire est formel : « se dit de l’aigle qui fait entendre son cri. » Le génie de Miles est d’avoir trouvé ce cri parcimonieux, elliptique, toujours lyrique. Sa grandeur, c’est d’avoir réussi à donner à sa trompette la présence sensuelle, le grain d’une voix, sans doute la plus émouvante du jazz.

Footprints. Miles Davis quintet 1967

Les génies décisifs : John Coltrane

Pascal Anquetil

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Ces 8 premiers textes sont extraits de la publication » Portraits légendaires du jazz » (éditions Tana).

John COLTRANE : la passion d’un géant

John Coltrane :

23 septembre 1926 à Hamlet (Caroline du Nord) – 17 juillet 1967 à l’hôpital d’Huntington (Long Island)

1960 fut pour Coltrane l’année du grand bond en avant. Lors d’un concert à l’Olympia, le 20 mars, à l’occasion de sa dernière tournée au sein du quintet de Miles Davis avec qui il venait d’enregistrer quelques mois plus tôt « Kind of Blue » et d’entrevoir les possibilités de l’improvisation modale, le saxophoniste s’illustra par de longs solos incendiaires, étirant ses phrases en coulées de lave dévastatrices. Le public qui le découvrait pour la première fois l’accueillit par une avalanche de huées et des jets de pièces de monnaie. Embarrassé, Franck Ténot, en coulisses, voulut le consoler en lui expliquant que les spectateurs parisiens, décidément trop conservateurs, n’étaient pas encore mûrs pour ses innovations. Il l’interrompit : «  Ils m’ont sifflé parce que je ne suis pas allé assez loin.. » Tout Coltrane est dans cette phrase.

Pour ce boulimique de musique, la maturation fut longue, l’apprentissage patient et forcené. Soit près d’une quinzaine d’années de travail obstiné auprès de Miles, Monk et les autres. Avant de se jeter à corps perdu dans l’autre monde qu’il pressent, il décide d’abord de dresser le bilan de toutes ses recherches sur le système harmonique du bebop. Ainsi, en avril 1960, il en tente la synthèse avec « Giant Steps ». Premier chef d’œuvre. Des générations de saxophonistes en perdront le sommeil. Coltrane aussi.

En octobre, il enregistre « My Favorite Things » à la tête du quartet qu’il désespérait de trouver et qui jusqu’en 1965 va porter le jazz à son point d’incandescence maximale. « Trane », comme on l’appelait, sait qu’il a trouvé « l’instrument » de ses rêves : avec Steve Davis, puis à partir de 1961 Jimmy Garrison, contrebasse terrienne, robuste comme un mât de voilier. Avec McCoy Tyner, tout piano déployé pour assurer l’assise harmonique du groupe et pousser à la transe avec son irrésistible rouleau compresseur d’accords hypnotiques. Avec enfin ce Vulcain d’Elvin Jones, force motrice intarissable qui pousse avec une puissance inouïe, en un tourbillon polyrythmique, le saxophoniste vers le paroxysme. Au-delà de lui-même.  « Je sens, confessera-t-il un jour, que je suis toujours obligé d’avancer et d’aller ailleurs. ». L’ère coltranienne peut commencer. Elle ne durera que sept ans. De bout en bout, la beauté y sera… Convulsive.

John Coltrane
John Coltrane

À partir de 1960, Trane ne va pas cesser de brûler les étapes pour s’y brûler finalement les ailes. Il met le jazz littéralement hors de lui. L’épreuve sera brutale et violente pour beaucoup d’amateurs. À la longue, trop de beauté, trop d’énergie, trop de souffrance ont quelque chose d’effrayant. Le miracle avec Coltrane est que le rêve ne vire jamais au cauchemar. La traversée de sa musique, encore aujourd’hui, s’éprouve comme une aventure euphorisante. On sort toujours ragaillardi de l’écoute prolongée de cette tornade fiévreuse. Épuisé, certes, mais jamais exténué, forcément heureux.

Avec les quatre nuits du Village Vanguard, son premier enregistrement live en 1961, on est saisi par sa rage d’expression et la force dionysiaque du souffle. Mais on est d’abord sidéré par la plénitude et l’amplitude du son. Sa tessiture dépasse les trois octaves ! Sonorité grandiose, douloureuse et sauvage qui savait, dans les ballades, devenir douce et puissante, voire brûlante comme le vent du désert. Les anches Rico choisies très dures n’expliquent pas tout. Surtout pas le mystère du son. «Il est avant tout magique, dira Steve Lacy, Il est d’une densité telle qu’on dirait du marbre de Carrare, si beau, si rare. ». Il est « magique » parce qu’il est propulsé à chaque seconde par une houle d’énergie inépuisable. Étrangement, c’est toujours avec un calme souverain que Trane habita cette furie lyrique en fusion.

Il y a dans sa musique une dimension mystique qui ne cessera de grandir. Quand il jouait, il semblait « possédé », comme l’écrira Miles. Il croyait que la musique pouvait guérir et arracher l’homme à sa misère humaine, trop humaine. Il savait de quoi il en retournait, lui qui avait  au milieu des années 50 vaincu tout seul l’enfer de la drogue et fui les ravages de l’alcool. « Il était comme Bird, se souvient Miles Davis. Quand on est un génie de ce calibre, on voit et on vit les choses à l’échelle supérieure, c’est à dire à l’excès. On devient une espèce de monstre. » Au fil des ans, ce « monstre » est devenu un « ange » comme aimait à le répéter Elvin Jones. 

Ce géant si doux n’a pas fait que transformer la musique de son temps. Il a bouleversé à jamais des millions de vies. À la fin, sa musique, survoltée par une tension surhumaine, n’était plus qu’un cri éperdu, entre terreur et extase. Ce forçat du ténor sacrifiera ses dernières forces à tenter d’accoucher de cette « cosmic music », embryon d’une musique sacrée universelle. L’exaspération de cette quête absolue trouvera avec « Ascension » son point culminant. Dans ses derniers albums, son chant furieusement libéré fera voler en éclats toutes les barrières, qu’elles soient harmoniques, rythmiques ou mélodiques. Pour inventer une musique incandescente qui n’aurait, enfin, plus de nom.

En larguant les amarres, Coltrane s’est fait chaman, artificier d’une musique effarée, hallucinée. Cela terrorisait sa mère: « Quand quelqu’un a vu Dieu, cela veut dire qu’il va mourir. ». Ce qui arriva en juillet 1967. Il n’avait que 41 ans. Au-delà d’une certaine ligne rouge, quand la raison s’affole définitivement, la musique peut devenir mortelle !

But Not For Me. John Coltrane quartet 1961 (Album « My Favorite Things »)

Billy Cobham

Carte N.42 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Billy Cobham. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 16 mai 1944 à Panama, Billy Cobham s’installe à New York avec sa famille là l’âge de 3 ans. Il débute la batterie lorsqu’il a 4 ans et sera accepté à la High School Of Music à 14 ans. Sa carrière débute avec des musiciens comme Joe Henderson ou Horace Silver, puis avec Miles Davis. Mais il se crée bientôt un style propre au début des années 70, très influencé par le Rock et le Funk. Il collabore ensuite, en compagnie du guitariste John McLaughlin au Mahavishnu Orchestra, qui mêle Jazz, Rock et Fusion. Il se distinguera en jouant avec un set de batterie comprenant de nombreux Toms et accessoires, rompant ainsi la tradition « jazz » du set minimaliste… Il termine sa carrière en enseignant la batterie dans son école, la « Billy Cobham School of Drums ».

Times Of My Life. Billy Cobham

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Marcus Miller

Carte N.41 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Marcus Miller. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né à New York le 14 juin 1959, Marcus Miller débute à la clarinette avant de se fixer sur la basse. Son père joue de l’orgue à l’église et lui apprend quelques rudiments, mais c’est en autodidacte qu’il va étudier la basse. Il collabore avec Miles Davis, et enregistre notamment l’album « Tutu » en 1980. Cet enregistrement va lancer sa carrière. On le retrouve ensuite aux côtés d’artistes comme : Al Jarreau, Claude Nougaro, Aretha Franklin, Stanley Clarke.

Detroit (Renaissance). Marcus Miller

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Joe Zawinul

Carte N.40 du jeu de 7 famille Docteur Jazz

Joe Zawinul. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

D’origine hongroise et tchèque, Joe Zawinul est né à Vienne en Autriche, le 7 juillet 1932. Il débute en jouant de la musique traditionnelle tzigane à la trompette basse, mais il choisit finalement rapidement le piano. Il joue avec le saxophoniste Cannonball Adderley de 1962 à 1970 et se forge une solide réputation. Il rencontre Miles Davis avec qui il enregistre notamment l’album « Silent Way ». Au début des années 70, il fonde avec Wayne Shorter le groupe « Weather Report » qui rencontre un énorme succès. Il composera quelques grands succès comme « Mercy, Mercy, Mercy » ou « Birdland ». Bien qu’influencé par des pianistes classiques comme Nat King Cole ou George Shearing, Joe Zawinul développera un style très personnel et deviendra l’un des maîtres du synthétiseur.

Birdland. Joe Zawinul-Weather Report

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Wayne Shorter

Carte N.39 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Wayne Shorter. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 25 août 1933 dans le New Jersey, Wayne Shorter est une figure très marquante du jazz Fusion. Également grand compositeur, il jouera dans des orchestres mythiques comme les « Jazz Messengers » (1959 à 1964), le quintet de Miles Davis (1964 à 1969) et sera l’un des fondateurs du célèbre groupe « Weather report » (1970 à 1985). Son quartet des années 2000 avec Brian Blade à la batterie, John Patitucci à la basse et Danilo Perez au piano est un modèle d’interaction et de musicalité. Ce quartet a enregistré « Footprints « en 2002 et « Alegria » en 2003.

Endangered Species. Wayne Shorter 1986

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Julian Priester

Carte N.38 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Julian Priester. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né à Chicago le 29 juin 1935, le tromboniste Julian Priester jouera encore adolescent dans des groupes de Blues comme celui de Muddy Waters. Il débute sa carrière au début des années 50, dans le Big band de Sun Ra, puis aux côtés de stars comme Dinah WashingtonLionel HamptonArt Blakey, et fera même une tournée au sein de l’orchestre de Duke Ellington ! En 1970, il rejoint le groupe de Fusion de Herbie Hancock. A la fin des années 70, il s’installe à Seattle et y enseigne la composition à la Faculté jusqu’à sa retraite.

Heads Of The People. Julian Priester

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Donald Byrd

Carte N.37 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Donald Byrd. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né à Détroit, le 9 décembre 1932, Donald Byrd étudie à l’université avant de servir dans l’US Air Force au début des années 50. Il débute à la trompette aux côtés d’Art Blakey dans les « Jazz Messengers » et côtoie les meilleurs musiciens du Bebop et du Hard bop, comme Thelonious Monk, ou John Coltrane… Il forme son premier groupe en 1958 avec Pepper Adams et Herbie Hancock. C’est au début des années 70 qu’il va s’orienter vers le jazz Fusion, son album « Black Byrd » va être un énorme succès et sera vendu à plus d’un million d’exemplaires. Le titre de cet album va d’ailleurs inspirer le nom du groupe qu’il fonde en 1973 : « The Blackbyrds ». Il terminera sa carrière en s’intéressant au Rap.

You & Music. Donald Byrd 1975

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Billy Higgins

Carte N.36 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Billy Higgins. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 11 octobre 1936 à Los Angeles, Billy Higgins joue déjà de la batterie à l’âge de 12 ans dans les orchestres du quartier. Rapidement remarqué par Don Cherry, il part en tournée. Puis c’est la rencontre avec Ornette Coleman en 1958. Batteur attitré du label Blue Note, il aura l’occasion de jouer et d’enregistrer avec une multitude de stars du jazz (Donald ByrdDexter GordonJoe HendersonHerbie HancockPat MethenySonny RollinsThelonious Monk…). Au total, près de 700 albums !!

Billy Higgins- Sonny Rollins- Don Cherry 1962

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Charlie Haden

Carte N.35 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Charlie Haden. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Contrebassiste incontournable de la période free Jazz, Charlie Haden est né le 6 août 1937 dans l’Iowa. Il débute sa carrière à la fin des années 50 avec Ornette Coleman, avec qui il jouera de nombreuses années. Il sera membre du premier trio du pianiste Keith Jarrett.

Un jeu simple (en apparence), un son ample et marqué, un esprit participatif et engagé (en musique comme en société), peuvent expliquer pourquoi il a connu un tel succès.

En 1969 il crée avec Carla Bley le Liberation Music Orchestra.

Dans les années 80 Charlie Haden va collaborer avec musiciens comme Michael BreckerJohn Scofield

How Deep Is The Ocean. Charlie Haden-Keith Jarrett

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Paul Bley

Carte N.34 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Paul Bley. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Paul Bley est né le 10 novembre 1932 à Montréal. Il est considéré comme le pianiste majeur du courant Free Jazz, et il a influencé de nombreux pianistes comme Keith Jarrett

En 1950 il s’installe à New York pour étudier à la Julliard School of Music. Il participe en 1959 à la création d’un trio qui va marquer cette période, avec Jimmy Giuffre (Clarinette) et Steve Swallow (contrebasse). Ce trio développe un concept nouveau d’improvisation collective libre, basé sur l’écoute. C’est l’un des premiers musiciens de jazz à employer le synthétiseur.

Paul Bley-Jimmy Giuffre 1961

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Ornette Coleman

Carte N.33 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Ornette Coleman. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 9 mars 1930 au Texas, Ornette Coleman aura un parcours plutôt contrasté et ne fera pas l’unanimité au début de sa carrière. Il devient l’un des chefs de file du courant Free, avec un album enregistré en 1960 « Free Jazz : A Collective Improvisation », qui fait entendre en stéréo, deux quartets, sans aucune préparation ni arrangements, avec un casting époustouflant ! (Don Cherry et Freddie Hubbard à la trompette, Ornette Coleman et Eric Dolphy au saxophone, Scott LaFaro et Charlie Haden à la contrebasse, Billy Higgins et Ed Blackwell à la batterie).

On revient au concept d’improvisation collective du jazz New-Orleans, mais avec un jazz d’avant-garde, sans aucune règle…

Ramblin’. Ornette Coleman

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Clifford Brown

Carte N.25 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Clifford Brown. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 30 octobre 1930 à Wilmington dans le Delaware, Clifford Brown était un trompettiste original et novateur. Personnage très discret, il a pourtant joué avec les plus grands musiciens des styles Bebop et Hard bop des années 1940 et 1950, comme les trompettistes Miles Davis et Dizzy Gillespie ou le saxophoniste Charlie Parker… Il sera engagé dans l’orchestre des « Jazz messengers » d’Art Blakey. Son jeu à la fois lyrique et virtuose, influencera beaucoup de trompettistes, comme Freddy HubbardLee Morgan ou même Wynton Marsalis. Il sera victime d’un accident de voiture à l’âge de 26 ans…

Daahoud. Clifford Brown

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Don Cherry

Carte N.31 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Don Cherry. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 18 novembre 1936 à Oklahoma City, Don Cherry est le trompettiste emblématique du Free jazz. Il est l’un des premiers à incorporer dans le jazz, des influences des musiques traditionnelles du Moyen-Orient, d’Inde ou d’Afrique (Il étudie notamment le Bouddhisme tibétain à l’université). Il est l’un des membres de deux groupes importants des années 70 et 80 : « Old & New Dreams » et « World Jazz Codona ». Il sera pendant une longue période, le compagnon de scène d’Ornette Coleman et Charlie Haden. Il enregistre son premier album en 1961 avec John Coltrane. Un de ses albums les plus marquants est certainement « Relativity Suite » avec le Jazz Composer’s Orchestra.

Relativity Suite 1973. Don Cherry

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Oscar Pettiford

Carte N.17 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Oscar Pettiford. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 30 septembre 1922 dans l’Oklahoma, Oscar Pettiford est le contrebassiste « phare » de la période Bebop. Il est aussi compositeur, et se distinguera en jouant également du violoncelle (en pizzicato et accordé en quartes, comme la contrebasse mais une octave plus haut), ce qui, à l’époque est tout à fait singulier… Il obtient son premier véritable engagement en 1942 dans l’orchestre de Charlie Barnet. Il formera en 1943, avec Dizzy Gillespie, un groupe de Bebop. Dans le même temps, il se formera en jouant chez Duke Ellington (De 1945 à 1948) et Woody Herman. Dans les années 50 il se produira surtout en tant que leader et ne quittera plus son violoncelle !…

Blues In The Closet. Oscar Pettiford (Contrebasse et violoncelle)

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Horace Silver

Carte N.28 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Horace Silver. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 2 septembre 1928 à Norwalk, Horace Silver est l’un des pianistes majeurs du style Hard Bop, mais aussi de la Soul Music. Il commence sa carrière comme saxophoniste (repéré par Stan Getz qui l’engage à ses côté). Il rejoindra rapidement New York où il adoptera définitivement le piano et s’affirmera comme compositeur. En 1953, il va fonder avec Art Blakey, le célèbre groupe des « Jazz Messengers », qu’il quittera en 1956 pour fonder son propre orchestre, qui, à l’instar des « Jazz Messengers », participera à la découverte de nombreux jeunes talents ! Son style est très inspiré de Gospel et de Blues.

Ecaroh. Horace Silver

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Charles Mingus

Carte N.29 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Charles Mingus. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 22 avril 1922 dans l’Arizona, Charlie Mingus est un contrebassiste incontournable de l’histoire du « jazz moderne ». On sait moins qu’il débuta au violoncelle et qu’il fut également tromboniste et pianiste… Fort caractère et bagarreur, toute sa vie il fut un défenseur engagé de la cause antiraciste. Fasciné par la musique de Duke Ellington (chez lequel il jouera quelques mois en 1958), ses compositions sont très en avance et préfigurent nettement la période du « Free Jazz » qui viendra dans les années 60 et 70… Sa musique, souvent très énergique, puise dans le Gospel, le Bebop, le New-Orleans, le Third Stream, la musique classique. A partir de 1956 il enregistrera nombre d’albums mythiques sous son nom. : « Pithecanthropus Erectus », « Mingus Ah Um », « Mingus Dynasty »…

Open Letter To Duke. Charles Mingus

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Bill Evans

Carte N.22 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Bill Evans. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 16 août 1929 dans le New Jersey, Bill Evans étudie le piano, le violon et la flûte. Il s’intéresse rapidement au jazz en écoutant des pianistes comme Bud Powel, Lennie Tristano ou Nat King Cole.  Il passera 3 ans comme flûtiste à l’armée… Au début des années 1950, il sera remarqué par le compositeur George Russell. Il enregistre en 1956 avec son propre trio, et dévoile sa technique d’harmonisation novatrice. Il va ensuite intégrer de nombreux orchestres en tant que « Sideman », dont celui de Miles Davis pour le célèbre album « Kind of blue ».

C’est en 1959 qu’il fonde son fameux trio avec Scott LaFaro (à la contrebasse) et Paul Motian (à la batterie), avec un principe novateur qui consiste à dialoguer à 3 et non plus à se faire simplement accompagner par la basse et la batterie. On appelle ce système l’» Interplay ».

Fortement influencé par sa culture classique (Debussy, Ravel…), Bill Evans a révolutionné le jeu du trio et du piano jazz et a influencé nombre de pianistes qui l’ont suivi. Il sera victime de sa consommation excessive de drogues et décèdera en 1980 à 51 ans.

Autumn Leaves. Bill Evans

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Art Blakey

Carte N.30 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Art Blakey. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 11 octobre 1919 à Pittsburgh aux États-Unis, Art Blakey était un batteur emblématique du style Hard Bop. Il a commencé sa carrière en 1935 en jouant du piano, mais il s’est rapidement mis à la batterie… Il créera en 1956 un orchestre nommé « Les Jazz Messengers » (Les messagers du jazz), dans lequel il engagera nombre de musiciens qui deviendront célèbres. Il dirigera cet orchestre pratiquement jusqu’à sa mort, le 16 octobre 1990. Il a joué et enregistré plusieurs fois à Paris (En 1958 et 1959 notamment). C’est un batteur au jeu énergique et coloré, qui fait souvent référence aux percussions africaines…

Moanin’. Art Blakey

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Red Callender

Carte N.23 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Red Callender. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né en Virginie le 6 mars 1918, George Sylvester « Red » Callender étudie le cor, la trompette, le tuba, puis la contrebasse qui deviendra (avec le tuba), son instrument de prédilection. Sa carrière commence en 1933, il débute avec des « stars » du jazz comme Louis Armstrong, Nat King Cole, Lester Young, Erroll Garner… A la fin des années 1940, il crée son propre orchestre. Il va être le bassiste attitré de nombreux studios d’enregistrement sur la côte ouest, son style versatile étant très apprécié. Il sera également acteur dans de nombreux films au cinéma ou à la télévision.

Speak Low. Red Callender

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Les surnoms des musiciens de jazz

Quels sont les véritables noms qui se cachent derrière les surnoms ou les noms d’emprunt des musiciens de jazz célèbres ?

John Birks, Ferdinant Lamothe, Eleanora Fagan, William Bertholoff, Ruth Jones ; ces noms vous évoquent-ils des personnalités célèbres ?…

Certains surnoms ont parfois purement et simplement remplacé le nom d’origine du musicien (Comme « Jelly Roll Morton » par exemple), d’autres, rajoutés au nom, soulignent un trait de caractère, une addiction, une façon de s’habiller, une particularité physique. D’autres sont « Honorifiques » et vantent les qualités du musicien ou son aura dans la sphère du jazz (Duke, Count, King…)

Les connaissiez-vous tous ?

Vous pouvez participer et en ajouter à cette liste, en commentant cet article…

Pop’s ou satchmo (satchelmouth) ou Dippermouth ———(Louis Daniel Armstrong) Surnommé ainsi à cause de la déformation de ses lèvres due à la mauvaise position de sa trompette…

Prez (« Le président) ————————————————————(Lester Willis Young) Surnom donné par Billie Holiday

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Randy Weston

RANDY WESTON
6 avril 1926 N.Y – 1er septembre 2018 N.Y

S’il est un pianiste et compositeur qui peut se prévaloir de l’héritage direct de Duke Ellington et Thelonious Monk, c’est bien Randy Weston

L’héritage de ses maîtres (Ellington, Monk, mais aussi Earl Hines et Nat King Cole), mixé à son amour de la culture africaine, en font un des pianistes les plus originaux et créatifs de sa génération (Avec sans doute Errol GarnerJacky Byard et Ahmad Jamal…).

Randy étudie jeune, le piano classique et la danse. Il sert pendant 3 ans dans l’US Army, de 1944 à 1947. A son retour à Brooklyn, il travaille dans le restaurant de son père, dans lequel défilent des stars du jazz… Il tombe littéralement amoureux de la musique de Monk, lorsqu’il l’entend jouer pour la première fois avec Coleman Hawkins.

Au début des années 50, il se rend à Lenox dans le Massachusets, où, en fréquentant Marshall Stearns, un historien du jazz au « Music Inn «, il étudie les règles de la musique africaine rapportées au jazz. C’est ici qu’il va écrire une de ses premières compositions : Berkshire Blues.

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Melba Liston, Arrangeuse et tromboniste…

Fait de société ? Ostracisme machiste ? Si l’on excepte les vocalistes et quelques pianistes, les femmes instrumentistes renommées ne sont pas très présentes dans la musique de jazz. Et lorsque l’on parle d’arrangement, alors on peut dire qu’elles sont quasiment absentes… Et pourtant !…J’aimerais ici mettre en lumière l’incroyable talent pourtant si méconnu, de la tromboniste et arrangeuse Melba Liston.

Melba Liston
13 janvier 1926 à Kansas City – 23 avril 1999 à Los-Angeles

A l’âge de 7 ans, sa mère, grande amatrice de musique, lui offre son premier trombone. Elle débute son apprentissage en autodidacte. A l’âge de 10 ans, la famille déménage à Los-Angeles, Melba étudie alors en compagnie de Dexter Gordon et Eric Dolphy ! En 1944, à 18 ans, elle intègrera le big band de Gerald Wilson… Elle joue ensuite en 1947 dans le big band de Dizzy Gillespie, où elle côtoie John Coltrane et Paul Gonsalves. Forte de cette expérience, elle rejoindra ensuite l’orchestre de Count Basie.

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Shelly Manne

Carte N.24 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Shelly Manne. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 11 juin 1920 à New-York, Shelly Manne étudie le saxophone avant de se fixer sur la batterie. Il commence sa carrière comme batteur de Big Band (Benny Goodman, Woody Herman, Stan Kenton). En 1952, il s’installe en Californie, et commence à jouer avec toutes les stars de la côte ouest (Art Pepper, Jimmy Giuffre…). Le premier album sous son nom en 1953 « The West Coast Sound » va faire date et devenir une référence de ce style. Parmi ses collaborations importantes, on peut citer les « Poll Winners » avec Ray Brown et Barney Kessel, ou le « Shelly Manne & His Men » avec André Prévin (piano) et Leroy Vinnegar (basse).

Shelly Manne sera également un musicien de studio très apprécié. Il travaille pour le cinéma et la TV et composera même la musique de la série « Daktari ».

Trading Eight’s. Shelly Manne

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Henri Salvador dilemma…

Henri SALVADOR (1917-2008)

Alors, certains me diront : mais que vient faire un article sur Henri Salvador dans un blog de jazz ?

Eh bien ceux-là de toute évidence, ne connaissent pas l’album « Salvador plays the blues », enregistré en 1956 sous l’impulsion de Boris Vian.

Henri Salvador est catalogué (à juste titre, soyons honnêtes) comme chanteur fantaisiste, notamment au regard de la carrière qu’il a menée sous le pseudonyme d’Henry Cording, tant à la télévision qu’au travers de sa production phonographique, du milieu des années 50 jusqu’au milieu des années 70.

Il n’en reste pas moins, qu’à l’instar de Sacha Distel, il est l’un des grands guitaristes de jazz Français des années 50/60. Le style d’Henri se rapproche volontiers de l’esthétique de Django « électrique » (dont il était un fan absolu), celui de Sacha étant plus proche des « boppers » comme René Thomas ou Barney Kessel.

A gauche : Henri avec une Di Mauro swing chorus (vers 1940). A droite : Henri avec une Gibson es 300 (vers 1955)

Né à Cayenne le 18 juillet 1917, Henri débarque avec toute sa famille en 1929 au port du Havre. Il chante en duo avec son frère aîné, André et se produit dans les cabarets Parisiens. En 1935, alors que le duo joue au « Jimmy’s bar », Django Reinhardt remarque Henri et l’engage aussitôt comme accompagnateur. Il sera ensuite recruté comme guitariste dans l’orchestre de Ray Ventura (L’oncle de Sacha Distel…tiens tiens…), qui le remarque alors qu’il est chanteur d’orchestre à Nice. Il y officiera de 1941 à 1945 et participera avec cet orchestre, à une grande tournée en Amérique du Sud. 

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Albert Mangelsdorff

Carte N.32 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Albert Mangelsdorff.

Albert Mangelsdorff est né le 5 septembre 1928 à Francfort (en Allemagne). C’est un tromboniste très innovant, qui développe la technique particulière du double son (jouer une note et en chanter une autre simultanément). Il accorde une attention toute particulière aux sonorités et aux timbres. Sa musique se situe principalement dans l’expérimentation sonore, notamment avec le Globe Unity Orchestra. Sa carrière le fait collaborer avec un grand nombre de stars du jazz moderne (Elvin JonesJaco Pastorius…), bien qu’il ait choisi de ne pas s’installer aux Etats-Unis… En 1976, il débute parallèlement une carrière d’enseignant (improvisation jazz) à Francfort.

Birds Of Underground. Albert Mangelsdorf. 1972

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Bob Brookmeyer

Carte N.20 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Bob Brookmeyer. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles de Docteurjazz.

Né le 19 décembre 1929 à Kansas City, Bob Brookmeyer commence par jouer du piano au début des années 50 dans les big bands de Tex Beneke et Ray McKinley. Il se passionnera rapidement pour le trombone à piston. De 1954 à 1957 il collabore au quartet de Gerry Mulligan et joue avec le saxophoniste Jimmy Giuffre. En 1959 il enregistre un duo de piano avec Bill Evans. C’est alors, comme musicien de studio, qu’il s’intéresse à l’écriture et signe ses premiers arrangements. Il écrit de nombreux arrangements pour le « Thad Jones/ Mel Lewis Orchestra », dont il est le directeur musical.

Il fonde son propre big band en 1997 : le « New Art Orchestra », avec lequel il remportera de nombreux prix, et gravera quelques-unes de ses plus belles compositions. Il termine sa carrière comme enseignant à Boston, et il fonde même une école de musique en Hollande, qu’il dirigera pendant plusieurs années.

There Will Never Be Another You. Bob Brookmeyer

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Curtis Fuller

Carte N.26 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Curtis Fuller

Né le 15 décembre 1934 à Détroit, Curtis Fuller est élevé dans un orphelinat. Il débute sa carrière en 1953 avec les frères Cannonball et Nat Adderley. Il jouera avec les plus grands noms du jazz des années 50 et 60, comme Miles Davis ou John Coltrane, notamment dans le célèbre album « Blue Train » qui resta une référence absolue du style Hard Bop. Sa discographie en tant que sideman est impressionnante ! Il possède un son de trombone très chaud et un phrasé délicat.

Five Spot After Dark. Curtis Fuller

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Paul Desmond

Carte N.21 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Paul Desmond. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Paul Desmond (Paul Emil Breitenfeld de son vrai nom) est né le 25 novembre 1924 à San Francisco. Il étudie d’abord la clarinette, avant d’adopter le saxophone alto en 1950. Il rencontre en 1944 à l’armée, le pianiste Dave Brubeck, avec lequel il va former un octet. En 1951, ils créeront le « Dave Brubeck Quartet » qui remportera un très vif succès avec des compositions qui feront le tour du monde, comme le célèbre « Take Five ». Le quartet sera dissous en 1967. En marge, Paul Desmond travaille également avec beaucoup de musiciens de la West Coast et fonde son propre quartet avec le guitariste Jim Hall. Il décède prématurément à 52 ans d’un cancer du poumon.

Son jeu de saxophone très original à l’époque, à l’instar de celui de Lee Konitz, se démarque de celui de Charlie Parker par une sonorité très douce, où le vibrato est pratiquement absent.

A Taste Of Honey. Paul Desmond

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Les grands banjoïstes à la Nouvelle-Orléans et à Chicago.

Il est impossible de dresser une liste exhaustive et d’évoquer tous les banjoïstes qui ont contribués à l’histoire de cet instrument dans le jazz traditionnel, tant ils sont nombreux.

La plupart d’entre eux jouaient également de la guitare, car il est une idée reçue assez tenace qui consiste à penser que les orchestres à la nouvelle Orléans ne jouaient qu’avec un banjo et un tuba… 

En fait, tout dépendait de la nomenclature du reste de l’orchestre et surtout des conditions de jeu ou d’enregistrement. Si le banjo a rapidement pris l’ascendant sur la guitare dans les orchestres des années 10 et 20, c’est parce qu’il était plus puissant, surtout en extérieur, et que lors des enregistrements (avant 1926/27 et l’invention du microphone), il était plus efficace en tenant également un rôle de percussion (la batterie étant à l’époque encore assez sommaire et difficilement enregistrable).

A la lecture de biographies diverses, de documents, de récits, on s’aperçoit que « l’âge d’or » du banjo dans le jazz se situe assez clairement entre 1917 (premier exode de musiciens de N.Orleans à Chicago) et 1930 (arrivée du swing et de la pulsation à 4 temps des big bands). Avant 1917, la guitare était majoritairement employée dans les orchestres (comme on le constate sur les photos des années 1910 ci-dessous).

On comprend également, que les orchestres de parades (Brass bands) qui étaient engagés pour jouer à poste fixe et qui ne pouvaient avoir un piano sur place, préféraient le banjo (souvent un 6 cordes) à la guitare, moins puissante…

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Sonny Rollins

Carte N.27 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Sonny Rollins

Né le 7 septembre 1930 à New York, Sonny Rollins est l’un des musiciens les plus importants du jazz moderne des années 50 et 60, il est également un créateur prolifique. Ses compositions sont jouées par les jazzmen du monde entier (Oleo, Saint Thomas, Airgin, Doxy…). Il commence très jeune par étudier le piano, mais il choisit rapidement le saxophone. Il apprendra son métier auprès de musiciens bebop tels que Charlie Parker ou Thelonious Monk.

Il se fait rapidement un nom, et il est l’un des premiers à jouer en trio sans piano. Il est impossible de citer les innombrables célébrités du jazz avec lesquelles il a joué et enregistré… 65 ans de carrière ! Quelques-uns de ses albums indispensables : « Tenor Madness », « Saxophone Colossus », « Way Out West », « Freedom Suite »…

Saint Thomas. Sonny Rollins

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Chet Baker

Carte N.19 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Chet Baker. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles de Docteurjazz.

Né le 23 décembre 1929 à Yale en Oklahoma, Chet Baker est l’un des fondateurs du style Cool, ou West Coast. Sa famille s’installe en Californie en 1939, et après avoir commencé par le trombone, Chet travaille la trompette. Il est fasciné par Harry James et Lester Young. Engagé dans des orchestres militaires de 1946 à 1951, il découvre le Bebop et le jazz « savant » de Woody Herman et Stan Kenton. Charlie Parker, Dexter Gordon et Paul Desmond lui offrent ses premiers engagements. En 1952, il débute sa collaboration avec Gerry Mulligan et fonde un quartet inédit (sans piano ni guitare). Son style délicat et fragile, à la trompette comme au chant, en font une des icônes du jazz blanc des années 50.

Chet Baker aura eu toute sa vie des problèmes de drogue et il fera plusieurs séjours en prison… Il décède à Amsterdam en 1988, après être tombé de la fenêtre de sa chambre…

But Not For Me. Chet Baker

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André Hodeir

André Hodeir (1921-2011)

On a parfois du mal à reconnaitre le talent et l’influence d’artistes Français lorsqu’il s’agit de Jazz. S’il existe véritablement une « école » de jazz Français (qui remonte aux années 20, nous en reparlerons), il existe bel et bien une « école » d’écriture jazz en France, et André Hodeir en est assurément une des figures de proue.

Violoniste, arrangeur, compositeur, chef d’orchestre, pédagogue, écrivain, musicologue, André Hodeir est un artiste polymorphe, ce qui le place de facto dans la catégorie des « inclassables » (Voir notre article polémique…)

Disciple et admirateur de Charles Delaunay et Hugues Panassié (fondateurs de jazz Hot en 1935), il s’éloignera cependant de ce dernier (à qui il avait dédié en 1945 son premier ouvrage « Le jazz cet inconnu »), à l’arrivée du Bebop en France en 1948.

Musicien et musicologue érudit, compositeur et arrangeur aventureux, l’apport d’André Hodeir au jazz « moderne » et à son écriture, est tout aussi important que les travaux de musiciens comme George RussellGil Evans, ou Gunther Schuller, qui firent émerger le « third stream » (lire l’article sur le répertoire du jazz) dans les années 50.

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Thelonious Monk

Carte N.16 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Thelonious Monk. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 10 octobre 1917 en Caroline du nord, Thelonious Monk est le pianiste et compositeur le plus emblématique de la période Bebop. Ses deux parents sont pianistes, et la famille s’installe à New York lorsqu’il est âgé de 4 ans. Après avoir débuté au violon puis à la trompette, il étudie le piano classique et remporte même plusieurs concours amateurs.

Réformé de l’armée pour des motifs psychiatriques, il fonde son premier orchestre en 1937. Il devient le pianiste attitré du Minton’s Playhouse, où se déroulera la révolution du Bebop. Il y joue en compagnie de Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Bud Powel (autre grand pianiste Bop) et tant d’autres. 

Malgré le fait que cette jeune génération, à laquelle il appartient à l’époque, ait un profond respect pour les anciens, Monk dira : « Il faut créer quelque chose qu’ils ne puissent pas jouer … » Sous-entendu : les musiciens de jazz Swing, avec lesquels la rupture est alors totale.

Le jeu très particulier de Monk, et son approche singulière de l’harmonie, influenceront fortement la musique Bop. Même si sa carrière a du mal à décoller et malgré le fait qu’il soit un pianiste souvent décrié, Monk reste un génie du piano jazz et de la composition. 

Il aura souvent des problèmes de drogue, qui lui vaudront par 2 fois la suppression de sa carte de travail. A partir de 1972 et jusqu’à son décès en 1982, il jouera moins. Son dernier album en tant que leader est enregistré en 1968 avec le Big Band d’Oliver Nelson : c’est un pur chef d’œuvre…

Trinkle Tinkle. Thelonious Monk

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Charlie Parker

Carte N.15 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Charlie Parker. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 29 août 1920 à Kansas City, Charlie Parker (surnommé « Bird » en raison de son goût immodéré pour le poulet, et de son jeu « agité » comme le vol d’un oiseau) est sans doute le musicien le plus emblématique du style Bebop. Au début des années 40, avec Dizzy Gillespie, il jette les bases du jazz moderne. Dès l’âge de 11 ans, il étudie le saxo en autodidacte, aidé par Buster Smith. Il obtiendra son premier engagement de professionnel dans l’orchestre de Jay Mc Shann en 1937.

En 1939 il s’installe à New York et y rencontre toute la jeune garde du jazz, avec laquelle il va créer ce nouveau style, basé sur des rythmes plus complexes, une harmonisation plus riche et tendue. Charlie Parker se produira en France en 1949, à la salle Pleyel notamment. Cette même année, il enregistrera avec un ensemble à cordes. Cet enregistrement lui apportera la consécration et la reconnaissance du grand public. Il décèdera très jeune, à l’âge de 34 ans, des suites d’une consommation démesurée de drogue…

Now’s The Time. Charlie Parker

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Jimmy Cleveland

Carte N.14 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Jimmy Cleveland. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né en 1926 au Tennessee, Jimmy Cleveland débute le trombone à 16 ans dans le groupe familial ainsi que dans celui de l’université où il étudie. En 1949, Lionel Hampton lui offre son premier véritable engagement. Dans les années 50, il se produit dans diverses formations à New York, avec Quincy Jones, Gil Evans, Gerry Mulligan, Miles Davis, Sonny Rollins, Charlie Mingus… Très influencé par son mentor J.J Johnson, son style de trombone très technique et son jeu fluide font de lui le tromboniste Bebop par excellence !

Hear Ye. Jimmy Cleveland

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Max Roach

Carte N.18 du jeu des 7 familles Docteur Jazz

Max Roach. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 10 janvier 1924, Max Roach passe son enfance à Brooklyn. Sa mère est chanteuse de gospel, et il ne tarde pas à jouer de la batterie (après avoir essayé le bugle) dans plusieurs groupes de gospel. En 1941, tout juste diplômé de la « Boys High School » il fait un court passage dans l’orchestre de Duke Ellington. Il commence alors à fréquenter les clubs de la 52ième rue. Lui et Kenny Clarke, révolutionnent le tempo à 4 temps en faisant à présent le « chabada » sur la grande cymbale ride (pendant la période swing des années 30, celui-ci se faisait sur les cymbales charleston). Max fut l’un des premiers batteurs à marquer les accents sur la grosse caisse pour souligner la mélodie, faisant sortir d’un coup son instrument du simple rôle d’accompagnateur…

Il fut le batteur attitré de la plupart des sessions bebop avec Dizzy, Parker, Monk, Miles… En juin 1956, un terrible accident de voiture fit perdre la vie à deux des membres de son quintet : Clifford Brown et Richie Powell (le frère de Bud). Max en fut très affecté. Pendant les années 60, très investit dans la cause afro-américaine, il est « boudé » par l’industrie du disque, mais il enregistre en 1962 avec Charlie Mingus et Duke Ellington, un album iconique « Money Jungle ». Max finira sa vie en étant professeur à l’université du Massachusetts.

Cherokee. Max Roach/Clifford Brown

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Jo Jones

Carte N.12 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Jo Jones. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 7 octobre 1911 à Chicago, Jo Jones est surnommé « Papa Jo » car il est considéré comme le père de la batterie moderne. Il est le premier batteur à avoir réellement développé le tempo swing sur la pédale charleston (apparue vers la fin des années 1920). Il débute sa carrière comme trompettiste, pianiste et danseur à claquettes !

Finalement fixé sur la batterie, il jouera dans l’orchestre de Count Basie de 1934 à 1948 et sera sans aucun doute l’un des principaux artisans du succès de l’orchestre, que l’on qualifiera rapidement de « machine à swing ». A la fin des années 1950, il fonde son propre trio avec lequel il enregistrera en 1958, un disque qui marquera l’histoire de la batterie jazz (on peut l’entendre y jouer des balais de manière absolument unique). Il a accompagné un nombre impressionnant de stars du jazz.

Bebop Irishman. Jo Jones 1958

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Duke, Basie, King Cole : trois musiciens stars du jazz, trois pianistes oubliés…

De tout temps, le « star système », engendré et entretenu par les médias (Presse, radio, TV), a fait et défait des carrières, orientant souvent celles-ci vers tel ou tel aspect de la personnalité des artistes mis en lumière. Parfois, les artistes eux-mêmes se sont laissé entraîner par le tourbillon de la célébrité, mettant plus ou moins volontairement en « sourdine » une des facettes de leur talent, pour en accentuer une autre…

Quand on parle de Duke Ellington, on pense surtout au génie de la composition et de l’orchestration.

En Count Basie, l’on reconnait un exceptionnel chef d’orchestre, qui est invariablement associé à son Big Band, formidable et unique « machine à swing ».

Nat King Cole, quant à lui, est définitivement catalogué comme le chanteur « Crooneur » du siècle, titre honorifique qu’il partage avec Frank Sinatra.

Cependant, ces trois stars du jazz ont un point en commun : 

Ce sont tous des pianistes majeurs de l’histoire du jazz, dont on a souvent oublié l’importance et l’influence sur les générations de pianistes qui les ont suivis.

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Thomas Fats Waller

Carte N.10 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Fats Waller. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 21 mai 1904 à New York, le pianiste et compositeur Thomas « Fats » Waller est un des musiciens les plus influents de la période « swing » des années 1930. Pianiste virtuose de style « stride », il apprendra son métier auprès des plus grands pianistes du moment, comme Willie the Lion Smith ou James P. Johnson.

Il a composé plusieurs centaines de morceaux qui sont devenus des standards de jazz. Il a influencé des pianistes comme Count BasieArt Tatum ou Thelonious Monk. Ses talents d’amuseur voire de pitre, on malheureusement souvent occulté son génie musical. Il décèdera d’une pneumonie à l’âge de 39 ans.

Handful of Keys. Thomas Fats Waller 1943

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Benny Carter et Saxomania

Additif à l’article sur Benny Carter, suite aux nombreuses questions concernant l’enregistrement de Saxomania avec Benny Carter.

Cet album enregistré au Théâtre des Champs-Elysées le 4 janvier 1988, fut le premier d’une longue série avec Saxomania, un septet créé par Claude Tissendier, qui comprenait 2 saxes alto, 2 saxes ténors et une rythmique. Nous avons par la suite, enregistré des albums avec Phil WoodsClark TerryGuy Laffitte, entre autres (et accompagné nombre de vedettes Américaines comme Herb Geller ou Lew Tabakin…)

Lors de cette séance, il était prévu que le batteur de Duke Ellington (de 1955 à 1966), Sam Woodyard (qui était venu à Paris dans les bagages de Gérard Badini pour y finir ses jours), joue quelques morceaux avec l’orchestre et Benny Carter. Malheureusement, le trac (eh oui) ou l’alcool (ou les deux), l’ont empêché de se joindre à nous et il est resté prostré à écouter en bas de l’estrade… Il est décédé quelques mois plus tard, le 20 septembre 1988.

Sam Woodyard était en France depuis la fin des années 70, et on le croisait souvent dans les clubs, on jouait même avec lui de temps en temps (Bon sang quel drive !! même fatigué, même saoul comme un cochon…). 

J’ai encore un souvenir incroyable à son sujet. Cela devait être en 1979 ou 1980, je jouais au piano avec mon tout premier trio, dans un club de la rue Dauphine à Paris « le Sélénite », avec Marc Bertaux à la basse et un copain de lycée à la batterie. Nous venions de terminer la soirée, vers 1h du matin, les copains étaient partis et je discutais avec ma maman qui était venue nous écouter. Lorsque débarque Sam Woodyard, à moitié saoul évidemment, deux baguettes dépassant de la poche arrière de son jean, vociférant, vraisemblablement quelques jurons intraduisibles… Il sort ses baguettes et hurle: « I WANNA PLAY ! I WANNA PLAY !”. Il se plante devant moi et avec son doigt, m’invite (euh ! ce n’est pas le bon terme…), m’intime l’ordre de filer au piano. J’avais 19 ans et j’étais terrifié ! Il se met à la batterie et commence à jouer le tempo tout seul. Voyant que je restais pétrifié devant le piano, il lança un titre : « « A » Train !!! ». Je m’exécutais bien sûr, jouant comme je pouvais et lui, chantant le thème derrière moi et me gratifiant de quelques « good boy ! good boy ! »… Nous avons joué peut-être pendant une heure en duo, uniquement des thèmes de l’orchestre de Duke, pratiquement seuls dans le club, ma mère médusée et le barman agacé, qui finira par nous mettre dehors…

Comme on dit : « c’est comme ça que le métier rentre » !… Ah ! Ah !

Stan Laferrière

Benny Carter

Le but de ces petits portraits, est de vous faire découvrir des arrangeurs moins connus, mais qui ont apporté au jazz, par leur charisme ou leur personnalité. Quand il s’agira de stars, alors nous irons explorer la face cachée des artistes, ou une facette méconnue… J’ai déjà une liste en tête, mais vos idées sont les bienvenues !

Benny Carter
Bennett Lester Carter
8 Août 1907 N.Y – 12 Juillet 2003 L.A

Benny Carter est connu comme instrumentiste de grand talent, mais sa contribution importante à la naissance du big band au milieu des années 20 et sa science de l’arrangement, sont pour moi les facettes les plus intéressantes de sa personnalité de musicien. 

Ce saxophoniste et trompettiste, curieux et boulimique, jouera dans nombre d’orchestres prestigieux, n’y restant parfois que quelques semaines… Fletcher HendersonDuke EllingtonChick WebbBenny Goodman… En 80 ans de carrière il sera tour à tour, selon les périodes et les opportunités qui lui sont offertes, musicien, directeur musical, chef d’orchestre, arrangeur, compositeur pour le cinéma ou la TV, enseignant.

Benny est né en 1907, d’un père guitariste et d’une mère pianiste et organiste, ses deux cousins sont également musiciens (Theodore Bennett, trompettiste et Darnell Howard, clarinettiste).

Dès son plus jeune âge, sa mère lui enseigne le piano. Un peu plus tard, impressionné par le jeu de Bubber Miley, il achètera un trompette, mais il l’échangera contre un C melody sax (sax en Ut), qu’il troquera finalement contre un sax alto !

C’est en Août 1924 que les choses sérieuses commencent. Il est engagé successivement par le trompettiste June Clark, les « Billy Paige’s Broadway Syncopators », avec lesquels il joue au Capitol de New-York, et les « Lois Deppe’s Serenaders ».

De 1925 à 1931, il jouera successivement avec Horace Henderson (le frère de Fletcher), Billy FowlerJames P.JohnsonDuke EllingtonFletcher HendersonCharlie Johnson. Il créera son propre orchestre en 1928 pour jouer à l’Arcadia Ballroom de New-York. Il reviendra finalement chez Fletcher Henderson, qui a surtout besoin de lui comme arrangeur, car le Big band se développe, la demande est énorme et les ballrooms engagent à tours de bras. 

Il fournira à cette époque un grand nombre d’arrangements majeurs de l’orchestre de Fletcher. C’est également à cette époque qu’il développe sa verve d’arrangeur inventif pour la section de saxophones, et qu’il impose le sax baryton comme cinquième anche dans la section. Le « standard » de la section de saxes du Big Band ne changera plus. 

D’un point de vue technique, le baryton va doubler le sax alto lead (la première voix de la section), renforçant la mélodie à l’octave inférieure, mais Benny Carter a d’autres idées en tête et va être l’un des premiers arrangeurs (avec Duke Ellington) à écrire à 5 voix pour les saxes ! Il va « élargir » la section en n’écrivant plus uniquement en « close voicings » (accords serrés), utilisant le baryton comme « libéro », le faisant jouer tantôt une cinquième voix, tantôt doubler le lead, ou bien soutenir la contrebasse en lui faisant doubler des fondamentales. Il ouvre la voie, au tout début des années 30, à l’écriture moderne. Des arrangeurs comme Quincy Jones ou Thad Jones lui doivent beaucoup.

Toujours durant les années 30, et on le sait peu, il va écrire de nombreux arrangements pour… Duke Ellington ! Et pour d’autres, comme Fletcher Henderson ou Benny Goodman, pour les plus connus.

En mars 1931 il rejoint l’orchestre de Chick Webb qu’il quitte au cours de l’été pour devenir directeur musical des « Mc Kinney’s Cotton Pickers », tout en jouant régulièrement avec Don Redman et Fletcher Henderson. A partir de septembre 1932, il va à nouveau diriger un orchestre dont le casting est impressionnant : le trompettiste Bill Coleman, le tromboniste Dicky Wells, les saxophonistes ténors Ben Webster et Chu Berry, le pianiste Teddy Wilson et les batteurs Cozy Cole et Sidney Catlett. Cette formation sera dissoute à la fin de 1934.

Les années qui vont suivre vont le faire beaucoup voyager, notamment en Europe où il va séjourner quelques temps. Paris, Londres, une tournée en Scandinavie (où il gère un orchestre international en 37), pour finir à Paris où il dirige l’orchestre du Bœuf sur le toit, avant de retourner aux États-Unis en mai 38.

Il va alors remonter un Big Band pour animer le Savoy Ballroom à New-York. Puis lors d’une tournée qui le fait passer à Los Angeles, il décidera de se poser quelques temps pour travailler à Hollywood, où il aura l’opportunité d’écrire des arrangements pour le cinéma (Stormy Weather, entre autres…) et un peu plus tard pour la TV. Il est l’un des premiers musiciens afro-américains à travailler dans les studios d’Hollywood, et (avec Nat King Cole) à pouvoir résider à Beverly Hills… Au milieu des années 40 il va remonter un big band (son dernier), dans les rangs duquel on trouvera des musiciens comme Max RoachJJ Johnson ou Miles Davis

Benny Carter est également à cette époque, un des musiciens « piliers » de l’orchestre du J.A.T.P (jazz at the Philharmonic), avec lequel il fait de nombreuses tournées.

L’essentiel de son activité durant les années 50 et 60 s’effectue à Los Angeles, où il est surtout arrangeur et directeur musical. Il écrira des arrangements pour Louis ArmstrongRay CharlesPeggy LeeElla FitzgeraldSarah Vaughan

Dans les années 70, il entame une nouvelle carrière, d’avantage axée vers l’enseignement. Il va pendant cette période, enchaîner les résidences dans les universités.

Preuve de l’incroyable production de Benny Carter : à l’occasion de son 75ème anniversaire, la radio New-Yorkaise WKCR diffusera 177 heures de ses enregistrements en continu !

Il sera actif (ne jouant plus que du saxophone) pratiquement jusqu’à la fin de sa vie. Il décèdera le 12 juillet 2003 à Los Angeles.

Voici un lien intéressant pour sa discographie qui vous permettra de constater l’étendue de la production de ce musicien exceptionnel, récompensé par 3 Grammy Awards et finalement très peu connu du grand public. 

Discographie Benny Carter

Une petite anecdote personnelle :

J’ai eu la grande chance de côtoyer ce géant du jazz dans les années 80/90. Plusieurs tournées, notamment avec Saxomania et un bel album enregistré au Théâtre des Champs-Élysées en 1988. Comme la plupart des « grands » du jazz, il était d’une grande humilité, bienveillant et dans un partage permanent. 

de gauche à droite: Stan Laferrière, Nicolas Montier, Benny Carter, François Laudet, Pascal Chebel.

Un de mes meilleurs souvenirs de jeune arrangeur, lorsque j’étais le pianiste et co-arrangeur (Avec François Biensan) du Big Band de Gérard Badini, fut un concert mémorable au festival de Juan-Les-Pins. Il s’agissait pour le big band, de faire un concert retraçant l’histoire du jazz en invitant pour chaque morceau, une légende du jazz… Ainsi, de mémoire, nous avons accompagné : Claude LuterBenny BaileyLa VelleClark TerryBenny CarterPhil WoodsJohnny GriffinDiane Reeves, Archi Shepp… J’en oublie sans doute. J’étais chargé d’écrire des arrangements ou de faire des transcriptions pour tous ces prestigieux invités…

Je n’oublierai jamais le moment où à la balance, Benny Carter est monté sur la scène pour écouter l’arrangement que l’on m’avait demandé d’écrire sur une de ses magnifiques ballades « Evening Star ». Il s’est assis sur un tabouret de bar à côté du piano, et a demandé à ce que l’on joue le morceau… Puis il est venu près de moi et m’a dit à l’oreille : « Great job Stan ! Thank you so much ». J’ai retrouvé le fax qu’il avait envoyé à Gérard Badini et où il mentionne: « Stan can do what he likes with the arrangement, and I will be happy if he chooses to surprise me with his concepts » … Quel témoignage incroyable, à plus de 80 ans, de sa curiosité et de son ouverture d’esprit…

James Reese Europe

(Jim Europe)
22 février 1880- 9 mai 1919

Si l’on excepte les récentes commémorations de la guerre 1914-1918, à l’occasion desquelles l’amnésie du monde du jazz a soudainement joui d’une rémission opportune, il faut bien avouer que James Reese Europe fait partie des musiciens méconnus de l’histoire du jazz, au moins pour le grand public…

Il existe sans doute des raisons à cela ; notamment le fait qu’il n’est pas un « pur » jazzman et que sa carrière se situe plutôt dans ce que l’on pourrait appeler : la période de gestation du jazz (grosso modo 1890-1915).

Et pourtant…

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MARTY PAICH

Le but de ces petits portraits, est de vous faire découvrir des arrangeurs moins connus, mais qui ont apporté au jazz, par leur charisme ou leur personnalité. Quand il s’agira de stars, alors nous irons explorer la face cachée des artistes, ou une facette méconnue… J’ai déjà une liste en tête, mais vos idées sont les bienvenues !

Martin Louis « Marty » Paich

(23 Janvier 1925 – 12 Août 1995)

Contemporain de Neal Hefti ou Sammy Nestico ; Marty Paich est sans aucun doute un arrangeur sous-estimé et assez méconnu du public, y compris chez les jazzmen…

Pourtant, ce pianiste, compositeur, arrangeur, producteur et chef d’orchestre Américain dont la carrière dura près de 50 ans, a côtoyé des artistes comme Franck Sinatra, Barbara Streisand, Sarah Vaughan, Stan Kenton, Ella Fitzgerald, Ray Charles, Aretha Franklin, Neil Diamond, Stan Getz, Sammy Davis Jr, Michael Jackson…

Marty débute la musique de bonne heure par l’étude de l’accordéon, instrument qu’il délaisse rapidement pour le piano. Il fonde son premier groupe à l’âge de 10 ans. Après des études à la Mc Clymonds High School, il fréquente plusieurs écoles de musique : le Chapman College, l’Université d’état de San Francisco, et enfin le conservatoire de musique de Los Angeles, où il obtient une maîtrise de composition en 1951. Il étudie également avec de grands maîtres comme Mario Castelnuovo-Tedesco et Arnold Schoenberg.

Sa première véritable commande en tant qu’arrangeur sera pour l’orchestre de Pete Rugolo.

Pendant la seconde guerre mondiale, le jeune Marty Paich dirige des orchestres militaires pour soutenir les troupes, à l’instar de Glenn Miller, mais il n’en tirera pas la même gloire que son aîné ! … 😉

Il travaille ensuite à Los Angeles, dans l’enregistrement, comme accompagnateur, directeur artistique et arrangeur. Il collabore avec des artistes comme Shorty RogersAnita O’Day, Terry Gibbs, Shelly Manne ou Peggy Lee.

Durant la dernière partie de sa carrière, à partir de la fin des années 60, il collabore à des projets plus commerciaux, comme chef d’orchestre de studio pour la télévision. Il devient alors le « coach » de son fils David Paich, qui deviendra un musicien reconnu avec le groupe Toto.

Marty décède à 70 ans à son domicile de Santa Ynez Los Angeles

La couleur de la musique de jazz qu’il laisse, est fortement teintée du style « West Coast » des années 50 dont il sera un des chefs de file, mais Marty possède une culture musicale phénoménale ! Adepte de la rythmique épurée, sans instrument harmonique (piano ou guitare) ses arrangements sont d’une pureté, d’une limpidité, d’une logique et d’une efficacité redoutables. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il a choisi le batteur Mel Lewis pour quasiment l’intégralité de la discographie de son « Dektette », tant il affectionne la sobriété de l’accompagnement pour mettre en valeur des ensembles de cuivres sophistiqués.

Le chanteur, pianiste et arrangeur Mel Tormé, lui a confié les arrangements de 90% de ses albums ! une collaboration de près de 40 ans !

J’ai volontairement choisi Marty Paich pour inaugurer cette série de portraits d’arrangeurs de jazz, car c’est la découverte de sa musique vers l’âge de 17 ans, et notamment de l’incontournable album qu’il écrivit en 1959 pour Art Pepper « Art Pepper + Eleven », qui m’a donné l’envie de me lancer dans l’étude et la pratique de l’écriture jazz… On peut dire que Marty Paich est un de mes mentors !…

NB : Paich est un peu le « Hitchcock » du jazz. A l’instar du réalisateur qui apparait dans tous ses films, parfois même de façon presque subliminale, Paich glisse dans chacun de ses arrangements, une citation de standard de jazz ou de chanson de variété ; c’est un peu sa signature ! Amusez-vous à essayer de les repérer ! 😉

A écouter :

Art Pepper + Eleven » les standards du bebop arrangés à la sauce « west coast » avec un Art Pepper au sommet ! à l’alto, au ténor, comme à la clarinette.

Ella Fitzgeradl with Marty paich Orchestra

« Ella sings lightly » 1958

« Whisper not » 1966

Mel Tormé with the Marty Paich « Dek-Tette »

« sings Fred Astaire » 1956

« California suite » 1957

« Swings Shubert Alley » 1960

« Reunion » 1988

BIX BEIDERBECKE

Le but de ces petits portraits, est de vous faire découvrir des musiciens moins connus, qui ont apporté au jazz, par leur charisme ou leur personnalité. Quand il s’agira de stars, alors nous irons explorer la face cachée des artistes, ou une facette méconnue… J’ai déjà une liste en tête, mais vos idées sont les bienvenues !

S’il est des personnages emblématiques de l’histoire du jazz, auxquels la postérité ne rend pas suffisamment hommage, Bix Beiderbecke en fait assurément partie…

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Dizzy Gillespie

Carte N.13 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Dizzy Gillespie. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 21 octobre 1917 en Caroline du sud, Dizzy Gillespie (John Birks de son vrai nom), débute le piano à l’âge de 4 ans, son père lui enseigne les bases de la musique. Il décide de devenir trompettiste en entendant Roy Eldridge à la radio. Jeune musicien, il jouera dans plusieurs formations à New York : Chick Webb, Cab Calloway, Chu Berry, puis Duke Ellington. Mais son style devient bientôt très original, et au contact des jeunes musiciens de la 52ième rue, il va finir par créer avec quelques autres (Charlie Parker, Thelonious Monk…), un nouveau style de jazz qui tranche avec le swing de l’époque, entraînant dans son sillage des musiciens comme Miles Davis ou Max Roach.

A la fin des années 40, il préfigure ce que sera le jazz Afro-Cubain. Avec son Big band, il enregistre en 1947 sa célèbre composition « Manteca ». Reconnaissable entre tous, avec son style acrobatique, ses joues gonflées et sa trompette coudée, musicien enjoué et blagueur, Dizzy se présentera même aux élections présidentielles en 1964 !

Salt Peanuts. Dizzy Gillespie

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Slam Stewart

Carte N.11 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Slam Stewart. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 21 septembre 1914 à Englewood dans le New Jersey, Slam Stewart est connu pour avoir créé en 1937 un duo unique avec le pianiste et guitariste Slim Gaillard « Slim and Slam ». Il a également développé une technique consistant à jouer ses solos à l’archet en se doublant avec sa voix. Il a accompagné les plus grands musiciens de la période swing, comme Lester YoungFats WallerColeman HawkinsBenny GoodmanErrol Garner etc…

Dark Eyes. Slam Stewart 1945

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Louis Armstrong

Carte n°1 du jeu de 7 familles jazz

Louis Armstrong

Né le 4 août 1901 à la Nouvelle-Orléans, le trompettiste et chanteur Louis Armstrong est l’une des figures les plus marquantes de la musique de jazz, dont il est sans nul doute l’un des créateurs. Il popularisera également une technique d’improvisation vocale appelée « Scat » (chanter sans paroles, avec des onomatopées). Durant un placement en maison de correction à l’âge de 12 ans, Louis apprend seul à jouer du cornet. Il est très doué, et à sa sortie en 1914, il sera vite engagé dans de nombreux orchestres à la Nouvelle-Orléans, notamment celui de King Oliver.

Ses orchestres les plus célèbres sont le « Hot Five », et le « Hot Seven » à Chicago dans les années 1920, et le « All Stars » dans les années 1950. Louis jouait toujours avec un mouchoir à la main, pour s’essuyer les lèvres, que sa mauvaise position de jeu avait déformées, d’où le surnom de « Satchmo » (abréviation de « Satchel mouth » : bouche en sacoche) qui le suivit pendant toute sa carrière.

West End Blues. Louis Armstrong 1928

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Kid Ory

Carte n°2 du jeu de 7 familles Docteur Jazz
Kid Ory

Né le 25 décembre 1886 dans une plantation en Louisiane, Kid Ory était un tromboniste Créole de la Nouvelle-Orléans. Il dirigea l’un des tout premiers orchestres de jazz dans les années 1910, dans lequel il engagea de grands musiciens comme King Oliver ou Louis Armstrong. En 1922, il est le premier musicien noir à enregistrer un disque de jazz. Il fut également un acteur très important de la période du Dixieland « revival » des années 1940.

Ory’s Creole Trombone. Kid Ory 1922

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Sidney Bechet

Carte n°3 du jeu de 7 familles Docteur Jazz
Sidney Bechet. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 14 mai 1897 à la Nouvelle-Orléans, le clarinettiste et saxophoniste Sidney Bechet peut être qualifié de prodige musical, tant il a marqué de son empreinte le jazz traditionnel. Clarinettiste à ses débuts, il va découvrir à Chicago le saxo soprano, qui correspond davantage à son caractère de leader. Cet instrument va lui permettre également de développer son célèbre vibrato.

Forte tête et bagarreur, il ne restera jamais bien longtemps dans les orchestres qui l’engagent. Duke Ellington le gardera seulement 3 mois en 1924 ! Il s’installe en France en 1949 et y restera jusqu’à sa mort en 1959. Il composera son morceau le plus célèbre « Petite Fleur » en 1952.


Muskrat Ramble. Sidney Bechet

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Jelly Roll Morton

Carte n°4 du jeu de 7 familles Docteur Jazz
Jelly Roll Morton était un pianiste très influent à la naissance du jazz. C’était un personnage particulier et excentrique qui prétendait être « L’inventeur du jazz », ce qui n’était pas totalement faux ! C’était d’ailleurs inscrit sur ses cartes de visite ! 

Né le 20 octobre 1890 à la Nouvelle-Orléans, Jelly Roll Morton (Ferdinand Joseph Lamothe, de son vrai nom), était un pianiste très influent à la naissance du jazz. C’était un personnage particulier et excentrique (il s’était fait incruster deux diamants sur ses dents de devant). Il était parfois détesté mais toujours respecté. Il prétendait qu’il était « L’inventeur du jazz », ce qui n’était pas totalement faux ! C’était d’ailleurs inscrit sur ses cartes de visite ! 

Ce pianiste a révolutionné le rythme du ragtime, pour le transformer en jazz, en y ajoutant des syncopes notamment. Jelly Roll était aussi un très grand compositeur. Son orchestre le plus fameux s’appelait les « Red Hot Peppers » et se produisait à Chicago dans les années 1920.


Maple Leaf Rag. Jelly Roll Morton

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Wellman Braud

Carte n°5 du jeu de 7 familles Docteur Jazz
Wellman Braud

Né le 25 janvier 1891 à St James Parish en Louisiane, le contrebassiste Wellman Braud dirigeait des orchestres dans le quartier de Storyville à la Nouvelle-Orléans, avant de partir pour Chicago en 1917. Au début des années 1920 il rencontre Duke Ellington, qui l’engage. Wellman Braud dont le jeu est très varié, développera et popularisera plusieurs techniques de contrebasse.

Il joue d’abord à l’archet, puis il sera l’un des premiers bassistes à utiliser le « Slap » (Tirer sur les cordes pour les faire claquer). Enfin, il sera le premier à développer la technique de la « walking bass » (jouer tous les temps) ce qui fait de lui le précurseur de la contrebasse moderne…


Wellman Braud chez Duke Ellington en 1932

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Zutty Singleton

Carte n°6 du jeu de 7 familles Docteur Jazz
Zutty Singleton. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles de Docteurjazz.

Né le 14 mai 1898 à Bunkie en Louisiane, le batteur Zutty Singleton est surtout connu pour avoir joué dans les diverses formations de Louis Armstrong, dont le célèbre « Hot Five ». Il a également joué avec Fats WallerJelly Roll MortonSidney Bechet

En 1951, il grave un solo de batterie d’anthologie : « Drum Face », qui fera date dans l’histoire de la batterie jazz. Si l’on parle de batterie de style « New-Orleans », il faut également citer Sidney Catlett et Baby Doods, qui sont aussi de très grands batteurs de cette période.


Drum Face. Zutty Singleton 1951

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Roy Eldridge

Carte n°7 du jeu de 7 familles Docteur Jazz
Roy Eldridge

Né le 30 janvier 1911 à Pittsburgh, le trompettiste Roy Eldridge est un musicien important de la période swing des années 1930/1940. Il débute à la batterie, puis se tourne rapidement vers la trompette. Sa carrière se lance réellement lorsqu’il s’installe à New York en 1930. Il y joue notamment avec Fletcher HendersonBillie HolidayGene KrupaArtie Shaw

Il affectionne les grands orchestres, mais c’est dans les tournées du J.A.T.P (Jazz at the philarmonic) qu’il va révéler tout son talent d’improvisateur. Son style est très coloré, inventif, expressif et parfois acrobatique ! Il a influencé nombre de trompettistes de la génération suivante, dont Dizzy Gillespie, qui dit de lui qu’il est le lien essentiel entre la tradition et la modernité.


After You’ve Gone. Roy Eldridge

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Lester Young

Carte N°8 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Lester Young. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 27 août 1909 à Woodville dans le Mississipi, Lester Young, surnommé « Prez » (le président) est, avec Coleman Hawkins, l’un des deux musiciens qui ont révolutionné le jeu de saxophone dans le jazz. Ils ont ainsi influencé de près ou de loin, tous les saxophonistes des générations suivantes. Après avoir débuté comme batteur (son frère Lee Young est d’ailleurs un excellent batteur), Lester se consacre entièrement au sax ténor.

Il s’installe à Kansas City en 1933, où il sera remarqué par Count Basie, qui l’engage dans son orchestre en 1936. Il se lie d’amitié avec Billie Holiday et le pianiste Teddy Wilson, avec lesquels il enregistrera de nombreuses fois. De retour du service militaire, il intègre les tournées du J.A.T.P (Jazz at the philarmonic) où il a l’occasion de jouer avec Charlie Parker et Nat King Cole. Il décède prématurément an 1959… Le jeu de Lester Young, aérien et tout en finesse, tranche avec celui de Coleman Hawkins, plus viril et puissant.

Lady Be Good. Lester Young 1936

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Jack Teagarden

Carte N°9 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Jack Teagarden

Né le 20 août 1905 à Vernon, le tromboniste Jack Teagarden étudie successivement le piano, le saxhorn, puis le trombone. Ses parents et ses frères et sœurs sont tous musiciens. Il commence à jouer professionnellement à l’âge de 13 ans. Il va se produire avec les meilleurs musiciens du moment : Louis ArmstrongBenny GoodmanBix BeiderbeckeHoagy Carmichael… La consécration arrive lorsqu’en 1947, Louis Armstrong l’engage dans son « All Stars », au sein duquel il restera 4 ans. A partir de 1951, il dirige son propre « all stars ». Mais Jack a une santé fragile, et une pneumonie l’emporte en 1964.

Stardust. Jack Teagarden 1959

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