Interview François Laudet

DJ : Je vais me permettre de parler pour François (avant de lui céder la parole), ayant travaillé de nombreuses années à ses côtés… 

François Laudet

On parle souvent (trop souvent ?) des musiciens à la mode, de ceux qui font « avancer la musique » en s’aventurant dans les méandres de la création, mais beaucoup plus rarement de ceux qui développent leur personnalité et leur jeu dans un style donné, en suivant la ligne tracée par leurs pairs ou par les grands musiciens qui les ont influencés, et dieu sait qu’il y en a. François est de ceux-là. Pour autant son style, son jeu de batterie sont reconnaissables à la première mesure. Il est indéniablement le plus grand de tous les batteurs Français de big band « classique ». Imaginez que ce Monsieur a tout de même été engagé dans les années 90 sur plusieurs tournées Européennes, pour accompagner le Count Basie Orchestra, ce qui le place de facto, au même rang que certaines de ses idoles, comme Sonny Payne, Butch Miles, ou Louie Bellson… 

Jazz à Vienne 1997 (Featuring Benny Carter)

J’ai rencontré François au tout début des années 80, je jouais alors principalement du piano et débutais tout juste la batterie. J’ai énormément appris à son contact, tout (ou presque tout) ce que je sais faire à la batterie, je le lui dois. Merci François !

Ne manquez pas son disque Live au Méridien qui vient de sortir !

DJ : Bonjour François, peux-tu te présenter ?

FL : François Jacques Gustave Laudet, né le 11 novembre 1958 à Nanterre (92) Batteur de jazz.

Père ingénieur et pianiste de jazz. Mère institutrice et mélomane.

Un frère cadet Philippe Laudet, trompettiste, arrangeur, compositeur et créateur d’Ornicar Big Band.

DJ : Quelles sont tes principales influences ?

FL : Grâce à mon père, pianiste de jazz amateur, j’ai découvert Count Basie, Duke Ellington, Louis Armstrong, Lionel Hampton, Benny Goodman et Fats Waller.

J’ai été influencé par les batteurs Sonny Payne, Sam Woodyard, Jo Jones, Sidney Catlett, Gene Krupa, Buddy Rich et Louie Bellson.

Mes autres centres d’intérêt : aviation, exploration spatiale, science-fiction, histoire, géopolitique, sociologie, cinéma, littérature, bande dessinée, rugby…

DJ : Quels sont : ton pire et ton meilleur souvenir de musicien ?

FL : Tous mes souvenirs sont bons et si c’était à refaire, je referais exactement la même chose. Mon pire souvenir ? Jouer avec une rage de dent.

DJ : Un mot ou une phrase pour définir le jazz ?

FL : Je ne sais pas définir le jazz, mais je peux citer Duke Ellington : « Le jazz, c’est la liberté », ou Roger Guérin : « Le jazz, c’est n’importe quoi, mais pas n’importe comment ».

DJ : Si tu étais un standard ?

FL : Si j’étais un standard, ce serait « On the Alamo », en hommage à John Wayne. J’adore les westerns.

DJ : Quels sont tes projets ?

FL : Mes projets ? Musicalement, je viens de sortir mon dernier album en big band. C’est la fin d’un cycle dont je suis très fier et la boucle est bouclée.

Sinon, ma femme et moi quitterons bientôt la région parisienne pour nous installer à la campagne et (peut-être) ouvrir un refuge pour animaux…

François Laudet a enregistré plus de cinquante albums de jazz, dont six avec son propre big band, le François Laudet Big Band (FLBB). François Laudet a également été animateur du « Jazzlive », chaque soir, sur la radio parisienne TSF 89.9, de 2002 à 2006. 

Contactez François Laudet via Facebook pour vous procurer son dernier CD.

Billy Cobham

Carte N.42 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Billy Cobham. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 16 mai 1944 à Panama, Billy Cobham s’installe à New York avec sa famille là l’âge de 3 ans. Il débute la batterie lorsqu’il a 4 ans et sera accepté à la High School Of Music à 14 ans. Sa carrière débute avec des musiciens comme Joe Henderson ou Horace Silver, puis avec Miles Davis. Mais il se crée bientôt un style propre au début des années 70, très influencé par le Rock et le Funk. Il collabore ensuite, en compagnie du guitariste John McLaughlin au Mahavishnu Orchestra, qui mêle Jazz, Rock et Fusion. Il se distinguera en jouant avec un set de batterie comprenant de nombreux Toms et accessoires, rompant ainsi la tradition « jazz » du set minimaliste… Il termine sa carrière en enseignant la batterie dans son école, la « Billy Cobham School of Drums ».

Times Of My Life. Billy Cobham

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Billy Higgins

Carte N.36 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Billy Higgins. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 11 octobre 1936 à Los Angeles, Billy Higgins joue déjà de la batterie à l’âge de 12 ans dans les orchestres du quartier. Rapidement remarqué par Don Cherry, il part en tournée. Puis c’est la rencontre avec Ornette Coleman en 1958. Batteur attitré du label Blue Note, il aura l’occasion de jouer et d’enregistrer avec une multitude de stars du jazz (Donald ByrdDexter GordonJoe HendersonHerbie HancockPat MethenySonny RollinsThelonious Monk…). Au total, près de 700 albums !!

Billy Higgins- Sonny Rollins- Don Cherry 1962

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Art Blakey

Carte N.30 du jeu de 7 familles Docteur Jazz

Art Blakey. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 11 octobre 1919 à Pittsburgh aux États-Unis, Art Blakey était un batteur emblématique du style Hard Bop. Il a commencé sa carrière en 1935 en jouant du piano, mais il s’est rapidement mis à la batterie… Il créera en 1956 un orchestre nommé « Les Jazz Messengers » (Les messagers du jazz), dans lequel il engagera nombre de musiciens qui deviendront célèbres. Il dirigera cet orchestre pratiquement jusqu’à sa mort, le 16 octobre 1990. Il a joué et enregistré plusieurs fois à Paris (En 1958 et 1959 notamment). C’est un batteur au jeu énergique et coloré, qui fait souvent référence aux percussions africaines…

Moanin’. Art Blakey

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Shelly Manne

Carte N.24 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Shelly Manne. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 11 juin 1920 à New-York, Shelly Manne étudie le saxophone avant de se fixer sur la batterie. Il commence sa carrière comme batteur de Big Band (Benny Goodman, Woody Herman, Stan Kenton). En 1952, il s’installe en Californie, et commence à jouer avec toutes les stars de la côte ouest (Art Pepper, Jimmy Giuffre…). Le premier album sous son nom en 1953 « The West Coast Sound » va faire date et devenir une référence de ce style. Parmi ses collaborations importantes, on peut citer les « Poll Winners » avec Ray Brown et Barney Kessel, ou le « Shelly Manne & His Men » avec André Prévin (piano) et Leroy Vinnegar (basse).

Shelly Manne sera également un musicien de studio très apprécié. Il travaille pour le cinéma et la TV et composera même la musique de la série « Daktari ».

Trading Eight’s. Shelly Manne

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Max Roach

Carte N.18 du jeu des 7 familles Docteur Jazz

Max Roach. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 10 janvier 1924, Max Roach passe son enfance à Brooklyn. Sa mère est chanteuse de gospel, et il ne tarde pas à jouer de la batterie (après avoir essayé le bugle) dans plusieurs groupes de gospel. En 1941, tout juste diplômé de la « Boys High School » il fait un court passage dans l’orchestre de Duke Ellington. Il commence alors à fréquenter les clubs de la 52ième rue. Lui et Kenny Clarke, révolutionnent le tempo à 4 temps en faisant à présent le « chabada » sur la grande cymbale ride (pendant la période swing des années 30, celui-ci se faisait sur les cymbales charleston). Max fut l’un des premiers batteurs à marquer les accents sur la grosse caisse pour souligner la mélodie, faisant sortir d’un coup son instrument du simple rôle d’accompagnateur…

Il fut le batteur attitré de la plupart des sessions bebop avec Dizzy, Parker, Monk, Miles… En juin 1956, un terrible accident de voiture fit perdre la vie à deux des membres de son quintet : Clifford Brown et Richie Powell (le frère de Bud). Max en fut très affecté. Pendant les années 60, très investit dans la cause afro-américaine, il est « boudé » par l’industrie du disque, mais il enregistre en 1962 avec Charlie Mingus et Duke Ellington, un album iconique « Money Jungle ». Max finira sa vie en étant professeur à l’université du Massachusetts.

Cherokee. Max Roach/Clifford Brown

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Jo Jones

Carte N.12 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

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Né le 7 octobre 1911 à Chicago, Jo Jones est surnommé « Papa Jo » car il est considéré comme le père de la batterie moderne. Il est le premier batteur à avoir réellement développé le tempo swing sur la pédale charleston (apparue vers la fin des années 1920). Il débute sa carrière comme trompettiste, pianiste et danseur à claquettes !

Finalement fixé sur la batterie, il jouera dans l’orchestre de Count Basie de 1934 à 1948 et sera sans aucun doute l’un des principaux artisans du succès de l’orchestre, que l’on qualifiera rapidement de « machine à swing ». A la fin des années 1950, il fonde son propre trio avec lequel il enregistrera en 1958, un disque qui marquera l’histoire de la batterie jazz (on peut l’entendre y jouer des balais de manière absolument unique). Il a accompagné un nombre impressionnant de stars du jazz.

Bebop Irishman. Jo Jones 1958

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Interview de Philippe Maniez

Attention ! Voici la jeune garde de l’arrangement Français ! Une plume à découvrir, avec déjà une très belle maturité et un univers personnel… Philippe Maniez répond aux questions de Docteur Jazz.

DJ : Bonjour Philippe, peux tu te présenter ?

PM : Je m’appelle Philippe Maniez, en tant que musicien je m’identifie à peu de choses près comme toi : batteur, pianiste, compositeur, arrangeur et directeur de projets. Je suis né d’une mère américaine et d’un père français, tous deux chanteur/chanteuse lyriques. La musique et les langues ont donc évidemment fait partie de mon background (petite blague d’arrangeur au passage…). J’ai étudié la batterie jazz et les percussions classiques à Lyon, avant de faire une année d’échange à UCLA puis d’intégrer le CNSM de Paris, d’où je suis sorti en 2015. Actuellement, j’ai la chance d’enseigner et de partager mon intérêt pour l’arrangement au sein du Centre des Musiques Didier Lockwood.

DJ : Quels sont les arrangeurs qui t’ont le plus influencés ?

PM : J’ai eu une expérience choc lors du premier concert du Amazing Keystone Big Band à la Clé de Voûte à Lyon (à l’époque c’était juste « The Keystone Big Band ») en 2010 il me semble. Les arrangeurs n’étaient autres que les fantastiques Bastien Ballaz, Jon Boutellier et Fred Nardin, ainsi que quelques pièces arrangées par François Théberge et Sandrine Marchetti. Ils portaient déjà un grand intérêt pour la musique pour grand ensemble, et avaient monté de toutes pièces un répertoire d’arrangements de leur cru. J’étais au premier rang, et j’ai pris une énorme dose de son ! Je suis reparti du concert impressionné et séduit par l’incroyable expérience humaine de réunir tant de musiciens sur scène.

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Interview de Julie Saury

Batteuse et percussionniste éclectique, sensible et de grand talent, Julie Saury se prête au jeu du questionnaire de Docteur Jazz ! C’est un peu une “petite soeur”, nous nous connaissons depuis l’enfance. J’ai une grande tendresse pour la personne, et un grand respect pour la musicienne..

La batterie dans le jazz

La batterie dans le jazz.

L’histoire de cet instrument est particulière. La batterie n’aurait certainement jamais existé dans sa configuration actuelle, sans le Jazz !

Au début du XXème siècle à la Nouvelle-Orléans, à l’ère des « Marching Bands », plusieurs musiciens jouaient des percussions dans la formation : l’un de la grosse caisse, un autre des cymbales, un troisième de la caisse claire. Puis devant le succès de cette nouvelle musique, les orchestres ont commencé à être demandés pour jouer à poste fixe lors de fêtes et évènements privés, et pour avoir des engagements mieux payés, il fallu réduire le nombre des musiciens… On inventa alors la pédale de grosse caisse qui permit au même musicien de jouer de la grosse caisse, de la caisse claire et des cymbales en même temps : la batterie était née ! Une des pistes de l’origine du mot « Jazz » viendrait du fait que c’est le nom que l’on donnait alors au set de batterie, ainsi qu’aux orchestres qui jouaient avec une batterie.

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Zutty Singleton

Carte n°6 du jeu de 7 familles Docteur Jazz
Zutty Singleton. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles de Docteurjazz.

Né le 14 mai 1898 à Bunkie en Louisiane, le batteur Zutty Singleton est surtout connu pour avoir joué dans les diverses formations de Louis Armstrong, dont le célèbre « Hot Five ». Il a également joué avec Fats WallerJelly Roll MortonSidney Bechet

En 1951, il grave un solo de batterie d’anthologie : « Drum Face », qui fera date dans l’histoire de la batterie jazz. Si l’on parle de batterie de style « New-Orleans », il faut également citer Sidney Catlett et Baby Doods, qui sont aussi de très grands batteurs de cette période.


Drum Face. Zutty Singleton 1951

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