Les 100 ans d’une oeuvre emblématique !
12 Février 2024 : Les 100 ans de la « Rhapsody in Blue »
La « Rhapsody in Blue » fut créé durant l’après-midi du 12 février 1924 sous le titre « An Experiment in Modern Music ». Le concert eut lieu au « Aeolian Hall » à New York. Interprétée par l’orchestre de Paul Whiteman (Orchestre de jazz incluant une section de cordes), avec George Gershwin au piano qui improvisa les solos de piano. La partition de piano éditée, n’a été écrite par Gershwin qu’après le concert du 12 février, si bien que nous n’avons pas d’idée précise de ce qui a été improvisé lors du concert…
La pièce est composée par George à la demande du chef d’orchestre Paul Whiteman qui lui commande un concerto, après avoir été impressionné par sa composition pour orchestre « Blue Monday » (qui fut un échec). Gershwin, très occupé à finir sa nouvelle pièce « Sweet Little Devil », déclina tout d’abord l’offre. Mais son frère Ira Gershwin lui montra un article du 4 janvier 1924 parlant du futur concert de Whiteman et où l’on annonçait que George travaillait à un concerto… Gershwin décida finalement d’écrire cette pièce de piano, en seulement trois semaines…
Il confia l’orchestration à Ferde Grofé (Il fit de nouvelles orchestrations en 1926 et 1942, à chaque fois pour un orchestre plus étoffé)
Petite anecdote : Le célèbre glissando de clarinette qui ouvre l’œuvre, n’est pas écrit sur la partition originale (c’est une gamme chromatique à l’origine), mais c’est une idée du clarinettiste de Whiteman : Ross Gorman, et que valide Gershwin.
Enregistrement de 1927 par l’orchestre de Paul Whiteman
Malgré quelques critiques inévitables, l’œuvre rencontre un énorme succès et propulse Gershwin au rang des grands compositeurs Américains. Celui-ci clamait pourtant haut et fort que les magnifiques orchestrations de Grofé étaient en grande partie responsable du succès…
L’orchestration originale pour l’orchestre de Whiteman (23 musiciens dont plusieurs jouent de 2 instruments) comprend : 1 flûte, 1 hautbois, 4 clarinettes (Bb, Eb, alto et basse), un basson, des saxophones, 2 cors, 2 trompettes, 2 bugles, 1 euphonium, 3 trombones dont un trombone basse, 1 tuba, 2 pianos, 1 celesta, 1 banjo, 1 batterie, tambours, timbales, contrebasse, accordéon et des violons.
L’orchestration de 1942 (La plus jouée) ne comporte qu’un seul piano, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes Bb, 1 clarinette A, 1 clarinette basse, 2 bassons, 3 cors, 3 trompettes Bb, 3 trombones, 1 tuba, 2 saxophones alto, 1 saxophone ténor, 1 banjo, des timbales et percussions diverses et une section d’instruments à cordes (Violons, altos, violoncelles, contrebasses)
Une version originale fut créée à L’IRCAM à Paris en 2012, avec l’orchestre d’Harmonie et le Big band de la Musique de L’air, dirigés par Claude Kesmaecker et Stan Laferrière. Toutes les parties de piano sont remplacées par des orchestrations de Big Band écrites par Stan Laferrière. La pièce est donc jouée sans piano…
Il existe une méconnue mais magnifique version courte, enregistrée par le Big Band de Duke Ellington en 1962, très intéressante et terriblement « Ellingtonienne » …