Interview de Robin Nitram

Guitariste et compositeur de la jeune génération, Robin Nitram sort ces jours-ci un album avec le Motto Trio : « Vroum Vroum ». Il répond aux questions de Docteur Jazz.

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DJ : Bonjour Robin, peux-tu te présenter ?

RN : Je m’appelle Robin Nitram et je suis guitariste et compositeur. J’ai étudié le jazz ainsi que l’arrangement et la composition à l’International Music Educators of Paris (IMEP) durant cinq années (de 2011 à 2016) avec notamment Rick Margitza, Chris Culpo et Peter Giron puis deux autres années au CRR de Paris (de 2016 à 2018) pour me perfectionner aux côtés de Manu Codjia, Pierre Bertrand, Emil Spanyi… 

DJ : Quelles sont tes principales influences ?

RN : Musicalement je suis très influencé par l’esthétique du label allemand ECM et aussi par le jazz qui est joué à Chicago notamment avec la AACM et le label International Anthem. Je suis aussi beaucoup influencé par mes voyages au Vietnam, en Europe et aux États-Unis, j’ai rencontré pleins de gens et vécu des expériences incroyables. Et enfin, mes collègues musiciens, ma famille et mes amis. J’ai vraiment l’impression d’être entouré de belles personnes et c’est une chance inouïe. 

DJ : Un mot ou une phrase pour définir le jazz ?

RN : Controlled Freedom. Que je traduirai par liberté réfléchie. C’est à dire qu’on est libre de faire ce qu’on veut mais on a pleinement conscience que c’est un équilibre constant vis à vis de la conception de la liberté qu’ont les autres aussi. Il y a beaucoup de bienveillance dans cette phrase (qui est d’Herbie Hancock).

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Les années folles…. de jazz ! (en France)

Reconstitution fictive d’après des témoignages et des écrits biographiques

27 Décembre 1930, Brasserie « le Bœuf sur le Toit », Paris

Vous voulez en savoir plus sur l’arrivée du jazz en France ? Je vous en prie mon ami, asseyez-vous.

Vous êtes ici au « Boeuf sur le Toit », un des cafés mythiques de la capitale dont je suis l’heureux propriétaire depuis 1921. Point de chute des plus brillants artistes de la capitale des années 20, ses habitués s’appellent Picasso, Radiguet, Cocteau, Stravinsky, Poulenc… Excusez-moi d’interrompre cette présentation mais je vois une tête familière s’installer au piano. Vous voyez ce petit gars à la veste rouge là-bas ? C’est mon pianiste, Jean Wiener. Il travaille ici depuis des années et attire de nombreux curieux !… Figurez-vous qu’il fait venir d’Amérique les partitions les plus récentes comme celles de Fletcher Henderson ou de George Gershwin. Souvent, il est accompagné au saxophone par son ami Vance Lowry… et alors, la nuit ne s’arrête plus : fox-trots, ragtimes de Scott Joplin, improvisations endiablées « à l’américaine », ils nous enchaînent tout çà pêle-mêle et ce, jusqu’à l’aube, au plus grand plaisir des clients qui n’ont jamais autant consommé de vin rouge. Je vais même vous faire une confidence: il n’est pas rare que quelques musiciens solitaires comme Maurice Ravel ou Erik Satie viennent s’asseoir là, discrètement, tapis dans le coin, juste à côté du piano. Le moins que je puisse vous dire, c’est qu’ils paraissent bien attentifs à ces nouveaux rythmes venus d’Outre-Atlantique.

Souvenez-vous, il y a une dizaine d’années, pendant la guerre 14-18, quand les américains sont venus lutter à nos côtés contre l’Allemagne, ils nous ont aussi fait découvrir leur étonnante musique populaire surnommée « Jazz ». Les soldats américains emplissent maintenant les cabarets et dancings de Montmartre où le cancan a laissé place au charleston. Une véritable « américanomania » s’est emparée de la capitale où tout ce qui est « made in America » est symbole de modernité. Certains pensent que cette culture brusquement débarquée chez nous est « une menace pour la civilisation française » alors que d’autres, au contraire, s’en réjouissent ouvertement.

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Programmation jazz du mois de décembre 2021 au « Gupta’s » à Angers

Docteur Jazz à le plaisir de programmer ce lieu d’exception situé en face du Château !

Les concerts ont lieu au club « On Z Rocks » situé au rez-de-chaussée. TOUS LES JEUDIS !

1er set de 19H30 à 20H45 (Pour ceux qui le souhaitent, un merveilleux restaurant vous accueille au premier étage après le concert)

2ème set de 21H15 à 22H30 (Restauration légère disponible au club, au second set seulement)

Réservations possible sur le site du Gupta’s

Tarifs à 5 euros pour les étudiants et les musiciens

2 Décembre : Johann Lefèvre trio

Puisant dans les sonorités de la formation Trompette-Guitare-Contrebasse inaugurée par Chet Baker à la fin des années 70, le Johann Lefèvre Trio joue un jazz acoustique et intimiste cherchant à produire une musique pleine de swing sans l’apport de la batterie.

Amoureux des belles mélodies, son répertoire sensuel et feutré rassemble des standards de jazz ainsi que les compositions du trompettiste Johann Lefèvre. 

Ce groupe, à l’occasion, s’autorise à jouer des thèmes « pop » des années 80 en conservant, formation oblige, l’esprit et le son du Jazz. 

Johann Lefèvre (Tp) Nicolas Rousserie (Guitare) Kevin Gervais (Contrebasse)


9 Décembre : Les Oracles du phono (sextet) Concert exceptionnel !

Le Gupta’s profite d’une tournée pour accueillir cet orchestre, dirigé par Nicolas Fourgeux, et qui est composé des plus grands spécialistes du jazz des années 20 et 30. Au programme : Jelly Roll Morton, Duke Ellington…

Nicolas Fourgeux (Sax-Clarinette) Benoît de Flamesnil (Tb) Michel Bonnet (Tp) Nicolas Montier (Sax basse) Christophe Davot (Banjo) Stan Laferrière (Batterie)


16 Décembre : Aurélie TROPEZ trio (+ one)

Ces 3 musiciens au parcours et au palmarès impressionnants, ont un amour commun pour le Jazz Swing et New-Orleans, les Choros Brésiliens et les mélodies Créoles. 

La clarinettiste Aurélie Tropez, l’accordéoniste Alexis Lambert et le contrebassiste Anthony Muccio vous ont concocté un savoureux mélange coloré et très épicé pour votre plus grand plaisir !

Aurélie Tropez (Clarinette, chant)

Alexis Lambert (Accordéon) 

Anthony Muccio (contrebasse)… Et un invité…


23 Décembre : Antoine Hervier Trio

Le programme est constitué d’un savant mélange des compositions d’Antoine Hervier et de morceaux phare du répertoire jazz.

Antoine Hervier, pianiste, organiste et compositeur, s’est produit et se produit avec des artistes tels que Didier Lockwood, Costel Nitescu, Fiona Monbet, Stochelo Rosenberg, Christian Escoudé, Thomas Dutronc, Adrien Moignard, Marc Fosset, Anne Ducros, Nicole Croisille, Marcel Azzola, Johnny Griffin, Géraldine Laurent, Nicolas Folmer, Maurice Vander (piano et Orgue Hammond), Pierre Michelot, Idrissa Diop, Sangoma Everett, Charles Bellonzi, André Ceccarelli…

Antoine Hervier (Piano) accompagné à la batterie et à la contrebasse, de Guillaume Souriau et Alban Mourgues.


30 décembre : François Collet trio « Back to the roots »

Depuis plus de 10 ans, le guitariste François Collet multiplie les projets.

Il tournera quelques années avec le « François Collet Trio », combo guitare où il écrira la musique, influencé notamment par le guitariste John Scofield dont il est un fervent admirateur.

2 EPS seront enregistrés, plusieurs tremplins jazz remportés (Jazz à Rouans, Jazz In Langourla), ainsi que quelques belles scènes nationales: Rendez-Vous de l’Erdre, Tempo Rives, Festival du Bouche à Oreille, Saveurs Jazz Festival…

En parallèle il jouera plusieurs années avec le groupe jazz-punk « Broken Colors » avec qui il enregistrera 2 albums.

Soutenu par Trempolino (Nantes), la formation aura l’occasion de se rendre à Vienne, d’assurer la première partie de Céline Bonacina et de faire plusieurs festivals et scènes nationales.

Fort de ces différentes expériences, le guitariste décide de revenir aux sources de la musique de jazz.

Il monte en 2018 Back To The Roots avec pour but de retravailler la « tradition ».
Revenir aux « racines » de cette musique en quelque sorte.

Il s’entoure donc de 2 comparses de longue date, Gabor Turi à la batterie avec qui il a commencé la musique et Gaël Ventroux, contrebassiste rencontré grâce à ce dernier.

Le trio se plongera dans les albums jazz des années 50/60, avec un premier répertoire autour de la musique du guitariste Barney Kessel.
Quelques concerts, notamment dans le fameux club du 38Riv’ à Paris leur permettront de tester leur nouvelle formule.

Début 2021 le Festival Saint-Jazz sur Vie les invite à jouer, et le guitariste décide de monter un nouveau set pour l’occasion.

L’idée vient alors à François de monter un répertoire autour de Grant Green, découverte assez récente pour le guitariste et qui le marque profondément.

Un enregistrement studio de ce répertoire est en prévision pour 2022, ainsi qu’une sortie vinyle.

François Collet: guitare
Gabor Turi: batterie
Gaël Ventroux: contrebasse

Concert/Jam de soutien aux intermittents

Le Blog Docteur Jazz s’associe, et salue l’initiative !…

L’association « Jazz pour tous » basée à Angers, organise le 17 décembre 2021, au théâtre Chanzy, un concert gratuit et une jam, pour faire bénéficier les musiciens qui en auraient besoin, d’un cachet supplémentaire pour le renouvellement de leurs droits… Les musiciens intéressés peuvent contacter Jean Amy : jeanamy@free.fr

RDV pour les musiciens vers 16h00 au théâtre pour organiser le répertoire !

Défi vocal « Scat toujours ! » n.3

Vous êtes vocaliste, ou instrumentiste/vocaliste ?

Ce petit challenge est pour vous !!

Je vous propose de doubler à la voix (en scattant donc), un solo que j’ai sélectionné.

Vous pouvez utiliser les onomatopées de votre choix, en essayant de coller au plus près du timbre et des intonations de l’instrument doublé… (vous avez des exemples ICI)

Le SCAT que je jugerai le meilleur, sera publié sur le blog !

Entre autres critères de sélection, je jugerai la justesse, la précision des attaques et du rythme, l’intonation…

Au bout du Dixième Défi, je choisirai le meilleur des 10 et proposerai à son auteur (auteure) de faire une vidéo de scat en duo avec le « Docteur » 😉

Le sujet de ce défi :

Le solo de Scat d’Henri Salvador dans « Stompin’ At The Savoy » 1956

A vous de jouer !! (De scatter pardon ! … )

Vous avez jusqu’à Noël !

Envoyez en MP3, votre doublage par-dessus l’original, à : contact@docteurjazz.com

Stage/Workshop jazz classique Ascona 2021

J’ai eu le grand plaisir d’animer, en compagnie de quelques collègues talentueux, le 25ème workshop de jazz classique à Ascona (Suisse Italienne) en cette première semaine de novembre 2021. Un grand plaisir de pouvoir échanger à nouveau en « live » avec les étudiants. J’étais en charge des guitaristes et banjoïstes.

Au programme : l’étude de quelques standards, souvent joués avec des mélodies et harmonies erronées. Ce qui dérange, n’est pas tant que ces standards soient modifiés (ce qui semble naturel au fil du temps et de l’évolution du jazz et de son harmonie), mais plutôt la méconnaissance, voire l’ignorance de ces pièces, telles qu’elles ont été écrites par leurs compositeurs, avec leurs chemins harmoniques et astuces, qui donnent souvent toute l’originalité à ces chansons (90 % des standards de jazz sont à l’origine, des chansons écrites pour Broadway 1920-1940).

Libre ensuite, à tout un chacun, en connaissance de cause, de modifier ou arranger les mélodies, les harmonies… Nous étudions ici, des grilles « consensuelles » qui peuvent permettre, notamment en jam session, de se retrouver sur un standard en jouant les mêmes harmonies que le voisin ! 😉

Il s’agit ici de la version Mulligan/Baker quartet sans piano ni guitare…Le contrepoint Sax/Tp/Bass fait clairement entendre les enchaînements d’accords

La grille originale fait plutôt entendre F-Dm7-Gm7-C7 sur les deux premières mesures…


Beaucoup d’options possibles sur ce morceau de Duke… Ici, une grille « usuelle »

On remarque sur ce morceau très très joué en jazz « Trad » le Gb7 à la fin du A, qui apporte toute l’originalité. On remarque aussi que contrairement à ce que tout le monde fait, il n’y a pas de Ab7 à la mesure 4 du B. La mélodie faisant entendre sur G7, la quinte augmentée, la tierce et la quinte. Le fait de « suivre » la mélodie avec un Ab7, annihile totalement l’effet…

L’astuce (jamais jouée) dans ce morceau, réside dans ce E7 joué à la mesure 5 (On joue souvent à la place un D7, ou l’on reste sur le F)

Voici une réaction/explication de mon ami et collègue Cyril Achard (grand harmoniste)

« Ici, E7 n’est pas en fonction harmonique mais mélodique bien sûr.
C’est un accord d’approche de IIm7, à la faveur d’une progression chromatique des voix.
Les boppers ont popularisé cet évènement comme suit : (IIIm7) – bIII°7 – IIm7.

Ici, le compositeur aurait pu conserver le degré I sur la totalité de la mesure, il a choisi de dynamiser l’approche de IIm7, par l’ajout de VII7.
Il aurait très bien pu conserver une pédale de fa avec E/F vers Gm7
.

VII7 et bIII°7 vers IIm7, expriment le même phénomène de sensible descendante (j’ai trouvé cela très tôt chez Haendel) :
VII7 (E7) aux voix supérieures, bIII°7 (Ab°7) à la voix basse.

Dans tous les cas, ce qui se joue ici est la résolution descendante du sol# (lab) vers sol becarre, et l’approche du sib par le si bécarre.

Le problème, c’est que le thème fait entendre la sensible du ton : la note mi est bien moins harmonisée avec le diminué d’approche (Ab°7)
qu’avec sa dominante racine E7.
Hoagy Carmichael, conserve l’idée de l’accord d’approche, mais avec une « pente abrupte » à la voix grave : le saut de tierce ascendant.

Autant le dire, pour moi E7 n’a aucun sens: il s’agit avant tout d’un phénomène linéaire.« 


Ici encore, certaines progressions ont été modifiées au fil du temps et sont devenues la norme admise et jouée par la majorité (Mesures 1 et 2) et certaines astuces ont disparu (par exemple, la substitution de la mesure 5 qui existe dans la partition d’origine)

Shelly Manne

Carte N.24 du jeu de 7 familles Docteur Jazz.

Shelly Manne. Découvrez 42 grands musiciens de jazz avec le jeu de 7 familles Docteurjazz.

Né le 11 juin 1920 à New-York, Shelly Manne étudie le saxophone avant de se fixer sur la batterie. Il commence sa carrière comme batteur de Big Band (Benny Goodman, Woody Herman, Stan Kenton). En 1952, il s’installe en Californie, et commence à jouer avec toutes les stars de la côte ouest (Art Pepper, Jimmy Giuffre…). Le premier album sous son nom en 1953 « The West Coast Sound » va faire date et devenir une référence de ce style. Parmi ses collaborations importantes, on peut citer les « Poll Winners » avec Ray Brown et Barney Kessel, ou le « Shelly Manne & His Men » avec André Prévin (piano) et Leroy Vinnegar (basse).

Shelly Manne sera également un musicien de studio très apprécié. Il travaille pour le cinéma et la TV et composera même la musique de la série « Daktari ».

Trading Eight’s. Shelly Manne

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